Français modifier

Étymologie modifier

De l’italien zimarra, lui-même de l’espagnol zamarra (→ voir chamarre). Selon Jean-Baptiste-Bonaventure de Roquefort cela viendrait d'un mot turc signifiant "peau de martre", car souvent les simarres étaient doublées de fourrure.
Attesté en 1619, sous la forme chimarre « ample vêtement d’une riche étoffe, porté par les hommes ou les femmes ».

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
simarre simarres
\si.maʁ\
 
Un homme portant une simarre (1).

simarre \si.maʁ\ féminin

  1. (Habillement) Sorte de soutane que certains magistrats, ou certains professeurs d'université, portent sous leur robe. Vêtement religieux.
    • Il est représenté sous le costume de médecin, revêtu d'une simarre, laquelle est recouverte d’un manteau surmonté d'un collet rabattu. — (Jean-Baptiste-Joseph Boulliot, Biographie ardennaise ou Histoire des Ardennais qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs vertus et leurs erreurs, Paris, 1830, volume 2, page 65)
    • Et l'abbé de Fulda leur rit dans sa simarre — (Victor Hugo, La Légende des Siècles, Le Régiment du baron Madruce, v. 693)
    • Quand nous entrâmes chez ma mère, elle ronflait, bouche ouverte, sous le tremblement de la veilleuse et l'œil sévère de Papa qui, toque en tête, médailles battant la simarre, contemplait du haut de son cadre le caravansérail enfumé où lui survivait son épouse. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 80)
  2. (Habillement) Habillement long et traînant, dont les femmes se servaient.
    • J’y consens ; revêtons-nous de ces simarres de gaze ; elles ne voileront de nos attraits que ce qu’il faut cacher au désir. — (Sade, La Philosophie dans le boudoir, Gallimard, collection Folio, page 30)
    • Hérodias était devant lui.
      Une simarre de pourpre légère l’enveloppait jusqu’aux sandales.
      — (Gustave Flaubert, Trois Contes : Hérodias, 1897)
    • Si l’antiquité est par excellence l’époque où l’on n’avait pas de vêtement, elle est aussi, sous un autre aspect, celle des femmes à longues robes ou simarres, telles Lucrèce et Judith qui, lorsqu’elles ne sont pas nues, sont enveloppées de grandes chemises de nuit. — (Michel Leiris, L’âge d’homme, 1939, collection Folio, page 63)
  3. (Habillement) Vêtement d'apparat porté par les notables et seigneurs, notamment par les sénateurs vénitiens (xvie s. et xviie s.) et le chancelier de France.
    • Picard présenta au duc une magnifique simarre à la vénitienne qu’il alla prendre dans une garde-robe, et dont le fond d’or se ramageait de grandes fleurs noires veloutées ; Vallombreuse en serra les cordons sur ses hanches, de manière à faire voir sa taille fine, s’assit dans un fauteuil, prit un air d’insouciance et dit au laquais : « Maintenant fais entrer. — (Théophile Gautier, Le capitaine Fracasse, 1863)
  4. (Habillement) Revers, de soie ou de satin noirs, de chaque côté des boutons de la robe de magistrat.
    • Le magistrat du tribunal d'instance porte une robe noire avec une épitoge sur l'épaule gauche, sa robe étant doublée sur le devant de deux simarres en soie, qui descendent de chaque côté des boutons de la robe, tandis que la robe du greffier n'a ni épitoge ni simarre. — (Maître Eolas, Au fait, comment on fait un procès ? 3ème et dernière partie, 22 juillet 2005 → lire en ligne)
  5. (Habillement) Article d’habillement de riche tissu, porté par les hommes et les femmes. Variante : chimarre.
  6. (Habillement) Soutane d'intérieur à camail et sans manche (croquis joint).
  7. (Habillement) Robe de chambre que des prélats ou les magistrats mettaient parfois par dessus leur robe.
  8. (Poétique) Manteau
    • Et tout cela virginalement revêtu de glace et de neige, empaqueté d’une simarre étincelante d’eau, d’azur et de lumière ! — (Paul Claudel, Le Cantique des Cantiques)

Traductions modifier

Variantes modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier