Voir aussi : Sottise

Français modifier

Étymologie modifier

(XIIIe siècle) et 1578 (Ronsard) Dérivé de sot, avec le suffixe -ise. [1]

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
sottise sottises
\sɔ.tiz\

sottise \sɔ.tiz\ féminin

  1. Défaut d’esprit et de jugement.
    • L'homme a inventé les dieux et il a créé l’amour avec son cortège de sensibleries ridicules ou criminelles. L’amour a donné naissance au poète, puis au psychologue et, pour couronner l’humaine sottise, à cet enfonceur de portes ouvertes qui s’est baptisé psychanalyste — le paladin du refoulement et l’écuyer servant la Haute Dame Libido. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 118)
    • Un des aspects courants de la sottise humaine est cette croyance, que l'on découvre chez tant d'honnêtes imprévoyants, que tout durera, à peu de chose près, comme nous voyons les institutions et les choses aujourd'hui. — (Louis Thomas, Arthur de Gobineau, inventeur du racisme (1816-1882), Paris : Mercure de France, 1941, page 123)
    • D’ailleurs, la sottise ajoute un charme de plus à une jolie femme. Je connaissais, en effet, de nombreux maris qui étaient extrêmement satisfaits de la sottise de leur épouse : ils y voyaient l’indice d’une sorte d’innocence enfantine. — (Nicolas Gogol, La Perspective Nevsky, 1835 ; traduit du russe par Boris de Schlœzer, 1968, page 114)
  2. Action, propos ou pensée qui manifeste un manque d’esprit ou de jugement. Note : Ce terme est généralement utilisé au pluriel.
    • Seigneur Commandeur… je ris de ma sottise, mais c’est mon maître qui me la fait faire. — (Molière,Dom Juan ou le festin de pierre,1663)
    • Tout à coup, en se souvenant d’avoir vu ce jeune homme au bal de madame de Beauséant, il devina ce qu’était Maxime pour madame de Restaud ; et avec cette audace juvénile qui fait commettre de grandes sottises ou obtenir de grands succès, il se dit : Voilà mon rival, je veux triompher de lui. — (Honoré de Balzac, Le Père Goriot, 1835)
    • Goliadkine prit le chapeau et voulut dire en passant quelques mots pour justifier cet oubli, afin que Petrouchka ne pût imaginer quelque sottise sur les motifs de son trouble. — (Dostoïevski, Le Double, 1846, traduction Arout)
    • Le marquis, en voyant le zèle de Pierre, s’était finement abrité derrière lui. À quoi bon se mettre en vue, quand un homme à fortes épaules veut bien endosser toutes les sottises d’un parti. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 92)
    • Il craignait que je ne busse un coup de trop, que je me misse à divaguer, que je disse alors des sottises, et que nous le menaçassions de ne plus parler qu'à l’imparfait du subjonctif. — (Georges Van Houdt, Franc-math: essai pédagogique sur les structures grammaticales du français moderne, volume 3 : La proposition, Éditions Didier, 1973, page 96)
  3. Gauloiserie, parole indécente.
    • Vous me feriez dire une sottise.
  4. Injure.
    • En entendant ces farouches sottises de l’Envie, qui s’élance, baveuse et hargneuse, jusque sur le passé, bien des jeunes filles eussent senti leur sang les rougir jusqu’au front ; […]. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

→ voir bagatelle (2)

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

Références modifier