sottise
Français modifier
Étymologie modifier
Nom commun modifier
Singulier | Pluriel |
---|---|
sottise | sottises |
\sɔ.tiz\ |
sottise \sɔ.tiz\ féminin
- Défaut d’esprit et de jugement.
- L'homme a inventé les dieux et il a créé l’amour avec son cortège de sensibleries ridicules ou criminelles. L’amour a donné naissance au poète, puis au psychologue et, pour couronner l’humaine sottise, à cet enfonceur de portes ouvertes qui s’est baptisé psychanalyste — le paladin du refoulement et l’écuyer servant la Haute Dame Libido. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 118)
- Un des aspects courants de la sottise humaine est cette croyance, que l'on découvre chez tant d'honnêtes imprévoyants, que tout durera, à peu de chose près, comme nous voyons les institutions et les choses aujourd'hui. — (Louis Thomas, Arthur de Gobineau, inventeur du racisme (1816-1882), Paris : Mercure de France, 1941, page 123)
- D’ailleurs, la sottise ajoute un charme de plus à une jolie femme. Je connaissais, en effet, de nombreux maris qui étaient extrêmement satisfaits de la sottise de leur épouse : ils y voyaient l’indice d’une sorte d’innocence enfantine. — (Nicolas Gogol, La Perspective Nevsky, 1835 ; traduit du russe par Boris de Schlœzer, 1968, page 114)
- Action, propos ou pensée qui manifeste un manque d’esprit ou de jugement. Note : Ce terme est généralement utilisé au pluriel.
- Seigneur Commandeur… je ris de ma sottise, mais c’est mon maître qui me la fait faire. — (Molière,Dom Juan ou le festin de pierre,1663)
- Tout à coup, en se souvenant d’avoir vu ce jeune homme au bal de madame de Beauséant, il devina ce qu’était Maxime pour madame de Restaud ; et avec cette audace juvénile qui fait commettre de grandes sottises ou obtenir de grands succès, il se dit : Voilà mon rival, je veux triompher de lui. — (Honoré de Balzac, Le Père Goriot, 1835)
- Goliadkine prit le chapeau et voulut dire en passant quelques mots pour justifier cet oubli, afin que Petrouchka ne pût imaginer quelque sottise sur les motifs de son trouble. — (Dostoïevski, Le Double, 1846, traduction Arout)
- Le marquis, en voyant le zèle de Pierre, s’était finement abrité derrière lui. À quoi bon se mettre en vue, quand un homme à fortes épaules veut bien endosser toutes les sottises d’un parti. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 92)
- Il craignait que je ne busse un coup de trop, que je me misse à divaguer, que je disse alors des sottises, et que nous le menaçassions de ne plus parler qu'à l’imparfait du subjonctif. — (Georges Van Houdt, Franc-math: essai pédagogique sur les structures grammaticales du français moderne, volume 3 : La proposition, Éditions Didier, 1973, page 96)
- Gauloiserie, parole indécente.
- Vous me feriez dire une sottise.
- Injure.
- En entendant ces farouches sottises de l’Envie, qui s’élance, baveuse et hargneuse, jusque sur le passé, bien des jeunes filles eussent senti leur sang les rougir jusqu’au front ; […]. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
Synonymes modifier
Choses sans esprit (2)
Dérivés modifier
Vocabulaire apparenté par le sens modifier
- pipi de chat (2)
→ voir bagatelle (2)
Traductions modifier
Fait d'être sans esprit (1)
- Anglais : stupidity (en), fatuity (en)
- Basque : ergelkeria (eu)
- Breton : sotoni (br) féminin
- Catalan : estupidesa (ca) féminin
- Croate : glupost (hr)
- Danois : dumhed (da) commun
- Espagnol : estupidez (es), tontería (es)
- Italien : stupidità (it) féminin
- Néerlandais : dwaasheid (nl), domheid (nl)
- Same du Nord : jallavuohta (*)
Prononciation modifier
- \sɔ.tiz\
- France (Normandie) : écouter « sottise [sɔ.tiz] »
- France (Muntzenheim) : écouter « sottise [Prononciation ?] »
- Suisse (canton du Valais) : écouter « sottise [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « sottise [Prononciation ?] »
Anagrammes modifier
→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi modifier
- sottise sur le Dico des Ados
Références modifier
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (sottise), mais l’article a pu être modifié depuis.
- ↑ « sottise », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage