Français modifier

Étymologie modifier

De soupirer au sens de « exhaler » avec le suffixe -ail, sous l’influence du latin spiraculum (« soupirail, ouverture ») qui donne l’ancien occitan espiralh (« trou pratiqué dans un tonneau ») et le judéo-français sospiriel attesté au XIe siècle chez Rachi.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
soupirail
\su.pi.ʁaj\
soupiraux
\su.pi.ʁo\

soupirail \su.pi.ʁaj\ masculin

 
Un soupirail. (sens 1)
  1. Ouverture pratiquée à la partie inférieure d’un édifice, pour donner un peu d’air et de jour à une cave, à un sous-sol, etc.
    • La seule lumière qui l’éclairât filtrait à travers deux soupiraux hors de la portée de la main du prisonnier. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • On eût dit des âmes en peine aux soupiraux du purgatoire qui donnent sur l’enfer. — (Victor Hugo, Le dernier jour d'un condamné, 1829)
    • Ils allaient pénétrer dans la maison, lorsque des coups de feu partirent d'un soupirail ouvert au ras du sol. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, tome 2, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 243)
    • Le prisonnier qui sommeillait, les bras repliés sous la barbe, frissonna et se dressa brusquement, hagard, le coeur battant. Il vit la brume du matin qui coulait par le soupirail. — (Maurice Druon, Le Roi de fer, 1955)
    • Sinon, le châtelain de contrebande s’amuse à évoquer d’hypothétiques reclus qu’il retiendrait dans les entrailles sans soupirail de son foirail. — (Libération, 17 août 2006)
    • Le tout est éclairé par le brin de lumière naturelle qui passe à travers les soupiraux. — (Le Monde, 3 janvier 2008)
  2. (Sens figuré) Ouverture.
    • Je me sens transporté et tout enivré de ma propre pensée, comme s’il m'arrivait par un soupirail intérieur une bouffée de parfums chauds. — (Gustave Flaubert, Correspondance, lettre à Louise Colet, 27 mars 1853)
    • La question est de savoir si c’est servir l’Europe, même libérale, que de la réintroduire par le soupirail du Parlement alors qu’elle [a] été expulsée par la porte du vote populaire. — (Le Monde diplomatique, 25 juin 2007)

Notes modifier

Seule une minorité de noms français en -ail ont leur pluriel en -aux au lieu de -ails : → voir aspirail, bail, corail, émail, fermail, gemmail, soupirail, travail, vantail et ventail et vitrail. Le pluriel du mot ail, quant à lui, peut être tout aussi bien ails que aulx.

Traductions modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier