Étymologie

modifier
(1119)[1][2] Réfection, vers 1270, de l’ancien français sustraire, sostraire, soztraire, soustraire[3][1], via le moyen français soustraire, soubtraire. La forme en ancien français est elle-même adaptée du latin classique subtrahere[1][2], composé de sub- sous- ») et de trahere tirer, enlever »), littéralement « tirer par le bas »[1][2]. Il existait jusqu’au début du XVIIe siècle les formes avec un b étymologique substraire (Fin XVe siècle) et soubtraire (1538)[1][2]. Par analyse de surface, dérivé de traire, avec le préfixe sous-.

Attestations historiques 

modifier
(XIIe siècle) : De chainture piour ne se puit homme chaindre Que justice subtraire.  (Jehan des Preis, Geste de Liege, alexandrin 33505  lire en ligne)
La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
Soustraire (3) en arithmétique

soustraire \sus.tʁɛʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se soustraire)

  1. Retirer ; dérober.
    • Bayonville. — Un vol avec effraction a été commis au préjudice de M. Alph. Recorda à Chennery, écart de Bayonville. Entre huit et neuf heures du matin, durant la messe, un malfaiteur s’est introduit dans sa maison en brisant une vitre et a soustrait une somme d'environ huit francs.  (« Département des Ardennes », dans Le Réveil des Ardennes : journal conservateur, libéral et indépendant, 2e année, série B, n° 632 du mercredi 27 décembre 1882, p. 2)
    • Gvozdiline a récupéré dans l'appartement de l'officier des appareils photo Minox, […], deux dossiers momentanément soustraits à la bibliothèque confidentielle de l'état-major de l'Armée rouge.  (Pierre Accoce & Jean Dewever, Le monde parallèle, ou, La vérité sur l'espionnage, Fayard/Chantrel, 1968, page 126)
    • Soustrayez ce qui appartient au décor et tout ce qui reste devient alors suspect.  (Sherlock Holmes au XXIIe siècle, 1999)
  2. Faire échapper à ; préserver de ; affranchir de.
    • Je vivais pour mes enfants, ne faisant aucune visite et me soustrayant aux réunions en nombre où il m'eût été possible, chacun s'exprimant alors comme il lui chaut, de saisir les divers aspects de mon mari en tant qu'homme mêlé à d'autres hommes, […].  (Suzanne Martinon, Eux et nous, Paris : Librairie Plon, 1937)
    • Rien ne peut le soustraire à ma fureur.
    • Se soustraire à la puissance paternelle.
    • Se soustraire au châtiment.
    • Se soustraire aux importunités de quelqu’un.
  3. (Arithmétique) Retrancher un nombre d’un autre.
    • L’arithmétique enseigne à additionner, à soustraire, à multiplier et à diviser.
    • Si on soustrait 1 de 3 on obtient 2.
    • Rappelons la règle relative aux déductions : un contribuable peut soustraire de ses revenus les dépenses qui ont servi à générer ces entrées d’argent. J’insiste sur le « peut », il n’y a aucune obligation de le faire.  (Daniel Germain, La gestion de la PCU, broche à foin jusqu’à la fin, Le journal du Québec, 23 décembre 2020)
Traditionnellement, les verbes en -raire sont considérés comme ne se conjuguant ni au passé simple de l’indicatif, ni à l’imparfait du subjonctif[4], les anciennes formes en soustraisi- (je soustraisis, que je soustraisisse, etc.)[5][6] étant tombées en désuétude. Cependant l’usage montre que ces temps ne sont pas réellement inusités (→ voir Conjugaison:français/soustraire). :
  • Bien des fois, comprenant à ses cris frénétiques qu'elle avait faim, nous portions un morceau de viande à sa bouche, et au moment où elle allait le saisir entre les dents, nous le lui soustrayâmes pour le lui mettre entre ses mains ; […].  (Docteur Crommelinck, « Du traitement des phrénopathies », dans Annales Médicales Belges, du dimanche 26 novembre 1843, 2e année, Bruxelles : Imprimerie de H. Bourlard, p. 426)
  • On raconte, en effet, que c’est après un pèlerinage, fait par Abou-Yousouf à Médine en compagnie de Harnoun-ar-Raschid, que ce docteur, frappé de l’immense accroissement des biens Wakoufs, abandonna l’opinion de son maître relativement à la révocabilité des donations pieuses et conçut l’idée de les placer sous un régime protecteur qui les soustrayât au droit de répétition que la coutume reconaissait jusqu’alors à tout donateur bénévole.  (Professeur I. Nauphalk, Cours de droit musulman, Premier Fascicule,Trenké et Fusnot, Maximilanovsky péréoulk, 1886, page 133  lire en ligne)
  • On convertit force peuples et souverains sur la terre barbare. Mais, un jour, un roi curieux eut le désir sacrilège de regarder la relique, Alors un ange le blessa et à jamais soustrayit le Vase à la vue des hommes...  (Andre Thérive, Les portes de l’enfer, Bloud & Gay, 1925  lire en ligne)
  • Geneve profita de l’occaſion, & ſe mit en liberté, embraſſa la réformation, & ſe ſouſtraiſit au pouvoir, & de son évèque, & du duc de savoir [...]  (Mrs. La Croze & Formey, Abrégé élémentaire de l’Histoire universelle, Tome II, Jules Henri Pott, 1777, page 407  lire en ligne)

Variantes

modifier

Synonymes

modifier
Retirer, dérober
Retrancher un nombre d’un autre

Antonymes

modifier
Retirer, dérober
Retrancher un nombre d’un autre

Dérivés

modifier

Apparentés étymologiques

modifier

Hyperonymes

modifier
Retrancher un nombre d’un autre

Hyponymes

modifier
Retrancher un nombre d’un autre

Vocabulaire apparenté par le sens

modifier
Retirer, dérober
Retrancher un nombre d’un autre

Traductions

modifier
Traductions à trier
modifier

Prononciation

modifier

Anagrammes

modifier

Références

modifier

Sources

modifier
  1. 1 2 3 4 5 Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires Le Robert, Paris, 1992 (6e édition, 2022)
  2. 1 2 3 4 « soustraire », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
  3. « soustraire », dans le FEW (Französisches Etymologisches Wörterbuch), 1922-2002 → consulter cet ouvrage
  4. « Conjugaison du verbe soustraire », dictionnaire.lerobert.com (consulté le 30 décembre 2024)
  5. Nathalie Bragantini-Maillard, Corinne Denoyelle, Cent verbes conjuguées en français médiéval, Armand Colin, 2012
  6. Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter, Dictionaire général de la langue française du commencement du XVIIe sicèle jusqu’à nos jours précédé d’un traité sur la formation de la langue, Tome I (A-F), Ch. Delagrave, 1895, page 242

Bibliographie

modifier