Français modifier

Étymologie modifier

De l’ancien français seu issu du latin sebum qui donne aussi le roumain seu, l’italien sego et l’espagnol sebo. La formation du mot français, depuis le latin, aurait dû donner sief, seif ou soif et l’on peut imaginer une désambiguïsation sémantique ancienne pour éviter l’homonymie[1].

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
suif suifs
\sɥif\

suif \sɥif\ masculin

  1. Graisse de certains animaux, dont on se sert principalement pour faire des chandelles et des bougies.
    • Le suif de mouton mêlé à celui du bœuf, sert à faire des chandelles : on s'en sert pour les pommades & pour les onguents. — (L'agronome ou dictionnaire portatif du cultivateur, Rouen, 1787)
    • Le battant s’ouvrit, et une vieille, protégeant d’une main sèche qui semblait prendre feu la flamme vacillante d’un suif, apparut dans toute l’horreur d’un négligé peu galant. — (Théophile Gautier, Le capitaine Fracasse, 1863)
    • A travers les plantes et la fournaise des bougies, elle verra parfaitement le défilé. Mais, en attendant, toutes ces flammes répandent une odeur désagréable de suif et de fumée. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 235)
    • Ils frappèrent à la porte du 7. Le garçon restait tapi au fond du couloir, et la bougie tremblait si fort dans sa main qu’elle aspergeait le plancher de gouttes de suif. — (Jules Romains, Les Copains, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 117)
    • Donner du suif à un bâtiment. (Marine) Enduire sa carène d’un mélange de suif, de brai et de soufre fondus ensemble.
    • Arbre à suif, (Botanique) Arbre de Chine dont les graines sont recouvertes d’une huile qui sert à faire des chandelles.
  2. (Argot) (Paris) Argent.
  3. (Argot) Grabuge.
    • « Monsieur, c’était quinze jours, un mois après le suif à Ferdinand.
      – Ah ! oui, la perte du liquide pleurétique… sacré diable d’animal ! »
      — (Léon Daudet, Souvenirs littéraires – Devant la douleur, Grasset, 1915, réédition Le Livre de Poche, page 132)
    • En cas de suif imprévu, Tony et Dick pouvaient se permettre, avant que le pet soit donné, une prise de champ d’au moins vingt bornes… — (Albert Simonin, Une balle dans le canon, Série noire, Gallimard, 1958, page 223)
    • Alors, qui nous contraint à ce carême forcé ? Qui est responsable de tout ce suif ? Bref, qui escamote le beurre ? — (Benoît Hopquin, « Qui escamote le beurre ? A en croire de plus doctes, ce serait à cause du marché » sur LeMonde.fr, Le Monde. Mis en ligne le 4 novembre 2017, consulté le 6 novembre 2017)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

  • suif sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références modifier

Ancien français modifier

Adjectif modifier

suif \Prononciation ?\

  1. Variante de souef.

Tourangeau modifier

Étymologie modifier

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Nom commun modifier

Singulier Pluriel
suif suifs
\Prononciation ?\

suif \Prononciation ?\ masculin

  1. Sureau.

Variantes modifier

Références modifier

  • Jean-Claude Raymond, La langue de Rabelais et le parler du sud de la Touraine et du Loudunais : À la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou, 2008 → [version en ligne]
  • Maurice Davau, Le vieux parler tourangeau : Sa phonétique, ses mots et locutions, sa grammaire, C.L.D. Normand et Cie, 1 janvier 1979, 505 pages