Français modifier

Étymologie modifier

Du latin theca (« étui, fourreau »), issu du grec ancien θήκη, thếkê (« boîte, coffre, caisse où l’on dépose quelque chose »).
(Vers 1140) teie.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
taie taies
\tɛ\
 
Une taie d'oreiller à carreaux. (1)

taie \tɛ\ féminin

  1. Linge en forme de sac, qui sert d’enveloppe à un oreiller.
    • Les draps et les taies d’oreiller étaient de la plus belle toile et bordés d’une large dentelle. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • Dans la chambre, rien n’avait bougé. Seul, le désordre du lit pouvait sembler quelque peu insolite ; aussi Joseph prit-il soin de tirer les draps et les couvertures et secoua l’oreiller dans sa taie afin de rendre à tout son aspect normal. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 223)
    • Enfin elle se retrouva en position assise, un peu avachie, adossée à la tête de lit, les bras écartés en l’air, les reins calés contre l’oreiller trempé de sueur dans sa taie de coton froissée. — (Stephen King, Jessie, Albin Michel, 1993, traduction d’Isabelle Perrin)
  2. (Médecine) Tache blanche et opaque qui se forme quelquefois sur la cornée de l’œil à la suite d’une blessure ou d’une inflammation.
    • Il lui est venu une taie à l’œil.
    • Il a une taie sur l’œil, sur la cornée.
    • Ses yeux eussent paru beaux si le droit n’avait pas été marqué d’une taie. — (Guy de Maupassant, La maison Tellier, 1881, réédition Le Livre de Poche, pages 13-14)
    • Vous ne voulez pas me croire, vous avez une taie sur les yeux. — (George Sand, Jeanne, 1844)
    • Or, un jour de chaleur accablante, Ninon, étendue sur la mousse, regardait son Cupidon avec ces yeux quasi stupides qui ne nous déplaisent pas toujours chez les femmes. C’est comme une taie légère que Dieu dépose, en passant dans l’air chaud, et en disant : « Regard ! participe à la sublime imbécillité de la terre… ! » — (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, réédition Le Livre de Poche, page 22)
    • Depuis quelque temps, je porte sur l’œil droit la taie qui me rendra borgne et louche mais rien n’y paraît encore. — (Jean-Paul Sartre, Les Mots, I, 1964)
    1. (Sens figuré) Tache blanche.
      • Soudain, une partie du marais s’estompa, ne fut plus si verte. Une sorte de taie blanchâtre, d’abord transparente, puis de plus en plus opaque, semblait s’étendre à sa surface. Le brouillard naissait. — (Pierre Benoit, Mademoiselle de la Ferté, Albin Michel, 1923, réédition Cercle du Bibliophile, page 61)
      • Un énorme soleil rouge descendait avec lenteur derrière une taie de buées blanchâtres. Il était sur le point de rejoindre, à l’horizon, la ligne incertaine de la forêt. — (Pierre Benoit, Monsieur de la Ferté, Albin Michel, 1934, réédition Cercle du Bibliophile, page 354)

Synonymes modifier

tache sur la cornée

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Homophones modifier

Paronymes modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier

Ancien français modifier

Étymologie modifier

Du bas latin thia (« tante ») → voir tía en espagnol, tia en catalan.

Nom commun modifier

taie \Prononciation ?\ féminin (pour un homme, on dit : taion)

  1. Grand-tante, grand-mère.

Variantes modifier

Références modifier