terreur
Étymologie
modifier- (1375) Emprunté au latin terror (« terreur, effroi, épouvante »).
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
terreur | terreurs |
\tɛ.ʁœʁ\ |
terreur \tɛ.ʁœʁ\ féminin
- Émotion profonde causée dans l’âme par la présence, l’annonce, la peinture d’un grand mal ou d’un grand péril ; épouvante, crainte violente.
Cromwel n'étoit pas moins agité des terreurs de la tyrannie. Il étoit toujours couvert d'une cuirasse, chargé d'armes offensives, et environné de satellites : […].
— (Étienne-François de Lantier, Voyages d’Anténor en Grèce et en Asie avec des notions sur l’Égypte, Paris : Belin & Bernard, an VI, 2e édition, t. 1, page 18, note de bas de page)[…] je ne suis pas encore complètement remise des terreurs que vous m’avez causées, terreurs que votre démarche d’aujourd’hui redouble encore au lieu de les diminuer ; […].
— (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)Elle voulait habituer ses yeux à ces aspects, endurcir son âme contre la terreur.
— (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)Pourquoi régner par la terreur ? Pourquoi inspirer de la crainte qui n’est qu’une forme de la répugnance, de l’horreur. Pourquoi tenir absolument à l’obéissance aveugle, passive ?
— (Isabelle Eberhardt, Le Major, 1903)Sur le trottoir, l’un des hommes fit un saut fort comique, un saut de terreur sans doute, au moment où la bombe tomba devant lui.
— (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 240 de l’édition de 1921)Bientôt tes appels ne seront plus que rauquements de plus en plus sourds, beuglements de désespoir si fatigués qu'ils ne dépasseront plus ta gorge, étranglée de terreur par la furieuse certitude, la peur atroce et annihilante, la frayeur immonde de périr en Fagne : […].
— (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)À terreur je préfère horreur. Le mot n’est guère plus précis mais il se trouve qu’il marque le dégoût et qu’il témoigne de la haine.
— (Pascal Quignard, La haine de la musique, Gallimard, 1996, collection Folio, page 47)
- (Par extension) Objet de crainte, d’épouvante.
Depuis dix ans, continua impassiblement Belhumeur, à la tête d’une troupe de bandits sans foi ni loi, vous êtes devenu la terreur des prairies, pillant et assassinant les hommes blancs et les hommes rouges, car vous n’êtes d’aucun pays, le vol et la rapine sont votre seule règle, […].
— (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)Bitche n'est plus qu'une vaste fournaise : le sifflement des obus, les craquements de l'incendie, l'effondrement des maisons, […], toutes les terreurs, tous les fracas emplissent l'air.
— (Général Ambert, Récits militaires : L'invasion (1870), page 431, Bloud & Barral, 1883)
- (Par extension) Personnage qui provoque la peur.
Pourtant ces mômes ne sont pas des terreurs. Il suffit de voir le mal qu'ils se donnent pour en avoir l'air... A quoi reconnaît-on un loulou ? A son allure, à la fois arrogante et fuyante ; à sa gueule plus ou moins cassée, dents de devant ébréchées par les coups ; et à ses tatouages...
— (Guy Gilbert, Un Prêtre chez les loubards, en collaboration avec Michel Clévenot, Paris : chez Stock, 1978)
- (Politique) Régime politique qui use d’une rigueur impitoyable et inspire une grande crainte.
Lorsque Maximilien demandait un comité de justice, le principe de la terreur était triomphant, et le parti de l’indulgence en très-faible minorité : […]. Au contraire Tallien se prononçait pour la justice, à une époque où les terroristes avaient perdu leur ancien pouvoir, et où presque tous les esprits étaient portés à l'indulgence.
— (Philippe Le Bas, France: Annales historiques, t. 2, 1843, page 415)La crainte assez naturelle qu’inspirait le silence s’augmentait de toute la terreur qui faisait alors gémir la France […]
— (Honoré de Balzac, Un épisode sous la Terreur, 1831)
Dérivés
modifier- équilibre de la terreur
- oiseau de terreur
- remplir tout de la terreur de son nom (imprimer la terreur partout, en parlant d’un conquérant)
- sept minutes de terreur
- terreur panique (terreur subite, dont on est troublé sans sujet)
Apparentés étymologiques
modifierTraductions
modifier- Allemand : Terror (de) masculin, Entsetzen (de) neutre, Schrecken (de) masculin
- Anglais : terror (en), reign of terror (en) (3)
- Arabe : رُعْب (1) (ar), ذُعْر (1) (ar), هَلَع (1) (ar)
- Breton : spont (br) masculin, spouron (br) masculin
- Catalan : terror (ca)
- Croate : teror (hr)
- Espagnol : terror (es)
- Finnois : kauhu (fi)
- Grec : τρόμος (el) trómos masculin
- Hébreu ancien : חִתָה (*) féminin, חַת (*) masculin
- Ido : teroro (io)
- Italien : terrore (it)
- Néerlandais : doodsangst (nl) masculin (1), schrik (nl) masculin (2), schrikbewind (nl) neutre (3)
- Occitan : espaime (oc)
- Polonais : terror (pl) masculin
- Portugais : terror (pt)
- Roumain : teroare (ro) féminin
- Same du Nord : hirbma (*)
- Suédois : skräck (sv) (1,2), fasa (sv) (1,2)
Prononciation
modifier- France : écouter « terreur [tɛ.ʁœʁ] »
- France (Vosges) : écouter « terreur [Prononciation ?] »
- Suisse (Lausanne) : écouter « terreur [Prononciation ?] »
Anagrammes
modifierVoir aussi
modifier- terreur sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (terreur), mais l’article a pu être modifié depuis.
Étymologie
modifier- Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.
Nom commun
modifierterreur \Prononciation ?\
Synonymes
modifierTaux de reconnaissance
modifier- En 2013, ce mot était reconnu par[1] :
- 98,8 % des Flamands,
- 99,3 % des Néerlandais.
Prononciation
modifier- (Région à préciser) : écouter « terreur [Prononciation ?] »
Références
modifier- ↑ Marc Brysbaert, Emmanuel Keuleers, Paweł Mandera et Michael Stevens, Woordenkennis van Nederlanders en Vlamingen anno 2013: Resultaten van het Groot Nationaal Onderzoek Taal, Université de Gand, 15 décembre 2013, 1266 p. → [lire en ligne]