Voir aussi : Vautour

Français modifier

Étymologie modifier

Du latin populaire *vŭltōrem, accusatif de *vŭltor, altération du latin classique vŭltur. La forme en -au- au lieu de -ou-, ainsi que la terminaison en -our au lieu de -eur, trahissent probablement une origine dialectale.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
vautour vautours
\vo.tuʁ\
 
Un vautour perché.
 
Armoiries avec 2 vautours (sens héraldique)

vautour \vo.tuʁ\ masculin

  1. (Ornithologie) Oiseau rapace charognard, à tête et à col nus.
    • Aigles, lions et chiens, et les reptiles souples,
      Et l’onagre et le loup, et l’ours et le vautour,
      Et l’épais Béhémoth, rugueux comme une tour,
      Maudissaient dans leur langue, en se ruant par couples,
      Ta ville sombre, Hénokh ! Et pullulaient autour.
      — (Leconte de Lisle, Poèmes barbares dans la bibliothèque Wikisource  , « Qaïn », Librairie Alphonse Lemerre, 1900 (1re éd. 1862), page 8)
    • Un vautour fait des ronds dans le ciel, en silence. — (André Duvignac, Comme des oiseaux, 1983)
    • En Inde, le traitement du cheptel au diclofénac est dévastateur pour les vautours. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 20 août 2022, page 33)
  2. (Sens figuré) Personne dure, avide et motivée par l’appât du gain.
    • Puis, comme la terre a des limites, malheureusement, et que l’appétit de tous ces vautours n’en avait pas, lorsqu’elle fut épuisée et qu’elle eût été accaparée toute, on créa des « fiefs en l’air », qui n’ayant pas de base, pas d’appui sur le sol, reposaient sur des rentes et des redevances incorporelles. — (Eugène Bonnemère, Histoire des Paysans, tome I : Le servage, Librairie Fischbacher, Paris, 1886, page 150)
  3. (En particulier) (Vieilli) Terme péjoratif désignant le propriétaire d'un logement.
    • Voici le huit, le jour du terme :
      Nous n’avons pas le premier sou.
      Mais j’attends Vautour de pied ferme,
      Qu’il vienne et je lui tords le cou.
      — (Eugène Pottier, Logements insalubres, dans Chants révolutionnaires, E. Dentu, Paris, 1887)
    • Tu penses bien que je vais pas payer mon vautour ! d’autant que je lui dois plus de quinze jours. — (Paul Vialar, Les Faux-fuyants, Julliard, 1953, page 118)
  4. (Sens figuré) Être ou chose qui attend l’affaiblissement de sa victime.
    • La Marquise. – Pourquoi toujours le visage de ce prêtre ? Quels cercles décrit donc autour de moi ce vautour à tête chauve, pour que je le trouve sans cesse derrière moi quand je me retourne ? Est-ce que l’heure de ma mort serait proche ? — (Alfred de Musset, Lorenzaccio, 1834, acte III, scène 5)
    • C'est ce qu'a exprimé naïvement Leibnitz et ce que répètent avec lui tous les esprits dont l'intelligence est le vautour : « Il n'est pas nécessaire de vivre, mais il est nécessaire de penser. » — (Remy de Gourmont, Le Chemin de Velours - Nouvelles dissociations d'idées, Mercure de France, 1902, éd. 1911, page 173)
    • Ce jour-là, il buvait froidement la peur dans mes yeux. Mi-vautour, mi-loup. — (Amina Danton, La tangente, Gallimard (NRF), 2009, page 181)
  5. (Héraldique) Meuble représentant l’animal du même nom dans les armoiries. Il se blasonne comme le faucon. À rapprocher de aiglat, aigle, aiglette, aiglettes, aiglons, émerillon, épervier, faucon et gerfaut.
    • D’azur à deux vautours d’argent affrontés, enchaînés d’or par le cou, qui est de la famille Le Valois → voir illustration « armoiries avec 2 vautours »

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

  • France : écouter « vautour [vo.tuʁ] »

Voir aussi modifier

  • vautour sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références modifier