Français modifier

Étymologie modifier

(Date à préciser) Mot constitué des formants :

Locution nominale modifier

Singulier Pluriel
vol au poivrier vols au poivrier
\vɔl o pwa.vʁi.je\

vol au poivrier \vɔl o pwa.vʁi.je\ masculin

  1. Vol commis après avoir versé un narcotique dans un verre ou une tasse avalée par la victime de l’infraction.
    • Après mon stage de deux ans dans les prisons américaines où j’ai reçu l’enseignement des plus grands maîtres, je me suis fait un nom dans l’escalade, l’effraction, la tire, le vol au poivrier et le vol au bonjour. — (Marcel Aymé, nouvelle La Clé sous le paillasson, parue dans Candide le 25 février 1932, reprise en 1934 (éditions Gallimard, collection « Blanche ») dans le recueil Le Nain, puis en 1998 (éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade) dans le tome II des Œuvres romanesques complètes de Marcel Aymé, page 146.)
  2. Vol commis au détriment d’un ivrogne ou d’une personne en état d’ivresse.
    • Le vol au poivrier est très-fréquent ; il est généralement le début de ceux qui se destinent à la culture du bien d’autrui. Un poivrier, c'est un homme ivre. Le pauvre diable, trébuchant sous le poids de l 0146ivresse, s’en va le long des boulevards extérieurs, se tenant aux maisons, oscillant et cherchant un point d’appui. Il avise un banc, s’y assied, s’y affermit, s’y endort. Un filou passe, et sous prétexte de porter secours à l’ivrogne, de le placer plus commodément, loin des voitures qui pourraient l’atteindre ou des passants qu’il pourrait gêner, le dévalise et s’en va. — (Maxime Du Camp, Paris, ses organes, ses fonctions, sa vie : dans la seconde moitié du XIXe siècle, 5e édition, tome III, page 24 : chapitre XII (« Les malfaiteurs »), section II (« Les catégories ». Librairie Hachette et Cie, 1875.)

Notes modifier

La première définition, telle que rencontrée dans l’appareil critique de la nouvelle de Marcel Aymé, est attestée,

On rencontre cependant une explication sensiblement différente, dans laquelle le poivrier, d’après la désignation argotique d’un ivrogne ou simplement d’un homme en état d’ivresse, serait la victime du vol, et non l’instrument par lequel celui-ci serait perpétré. Cette autre définition apparaît également dans diverses sources, et notamment dans le décret du 20 mai 1903 sur l’organisation et le service de la gendarmerie (édition mise à jour au 1er juin 1925, article 203, page 346).

Le Larousse universel en 2 volumes : nouveau dictionnaire encyclopédique, publié en 1922 sous la direction de Claude Augé, validait en quelque sorte aussi bien la définition donnée par Pierre Larousse que par Émile Littré ) s’appliquant à l'instrument du vol, que l’autre définition s’appliquant à la victime :