Français modifier

Étymologie modifier

Du nom d’un héros du roman paru en 1910, le Zigomar de Léon Sazie[1]. On trouve aussi ce nom dans une pièce de théâtre de Léon Gandillot de 1900[2]. Ce nom a sans doute été construit de zig (« homme, zigoto, individu épateur ») et par le suffixe argotique -mar usuel dès 1800[3]. « Le nom de ce meurtrier, quoiqu’il ne fût pas sabreur, a-t-il suffi pour faire baptiser le sabre de cavalerie ? On peut supposer un syllogisme plus précis. Majeure : allusion à la marque Z que porte un certain sabre, comique par le suranné de son modèle, ce sabre des pompiers […] que portaient aussi, au début de la guerre [1914-1918], les infirmiers et brancardiers, le sabre nommé par la théorie sabre série Z. Mineure : allusion à ce fait, copieusement réitéré dans le roman de M. Sazie, que l’assassin en chef Zigomar et la bande des Zigomars ses séides ont pour signe de reconnaissance la lettre majuscule Z, soit découpée, soit brodée sur des cagoules, ou collée aux murailles, ou dessinée d’un geste dans l’air, ou tracée du doigt sur une table. Conclusion SABRE (série Z, ou autre) = Zigomar[3]. »

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
zigomar zigomars
\zi.ɡɔ.maʁ\
 
Un zigomar (sens 2) et son fourreau

zigomar \zi.ɡɔ.maʁ\ masculin

  1. (Familier) (Péjoratif) Zigoto, individu bizarre.
    • Il m’énerve, le gars ! Il insinue quoi ? Que j’ai des frangins malgré moi ? Que j’ignore tout de ma famille ? Que je suis un zigomar ?
      Je suis pas un zigomar, je beugle. — (Caroline Guézille, Préhi-story, page 147, 2010, Publibook/Société des écrivains)
    • Inévitablement, je dirais même, naturellement, il arrive un point où tu es de plus en plus consciente et lucide de l’impasse qu’est ton programme de pensée, et alors si à ce moment-là tu rencontres un zigomar comme moi qui bat tout en brèche… […] — (Solaris, Insurrection solaire, page 147, 1995, Éditions L’Origine)
    • Oui, même que j’y mets de la bonne volonté, de m’accorder avec un zigomar qui me laisse boire le canon sans me tenir compagnie ! — (René Fallet, La soupe aux choux, 1980)
  2. (Argot militaire) (Vieilli) (Sens figuré) Surnom donné au sabre de cavalerie au cours de la Grande Guerre[4].
    • Le sabre s’appelait désormais Zigomar et l’obusier de tranchée, Crapouillot. La baïonnette se prénommait joliment Rosalie. Toutes ces appellations seront aussitôt reprises dans les discussions des tacticiens de l’arrière […]. — (La Première Guerre mondiale dans la littérature, Christiane Benardeau, éd. Société des Écrivains, 2009, p. 232)
  3. (Sens figuré) (Familier) (Rare) Pénis.
    • Et une fois sur le lit, le biotropisme fondamental de mon zigomar s’alliant à la nutation de l’axe médian de l’œillet de ma belle fait qu’on y retourne, pour un tour. — (Frankie Angelo, Fièvre, page 86, 2009, Éditions Fluo)
    • Et puis tout d’un coup, il m’a attrapé, m’a poussé dans l’herbe et m’a badigeonné le bas-ventre et tout ce qu’il y a en dessous (du zigomar aux boules) du contenu d’un yaourt que nous n’avions pas mangé. — (Michel Geny-Gros, Les Princes des Combrailles, éditeur Publibook, 2006)

Variantes orthographiques modifier

Synonymes modifier

Zigoto, individu bizarre
Sabre de cavalerie
Sexe masculin

Traductions modifier

Prononciation modifier

Paronymes modifier

Références modifier

  1. « zigomar », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
  2. « THEATRE DU PALAIS-ROYAL < Trois pièces nouvelles : le malheureux Zigomar, […] Première représentation de Zigomar, pièce en trois actes de M. Léon Gandillot » — (Les Annales du théâtre et de la musique, page 221, Edmond Stoullig, Édouard Noël, 1901
  3. a et b Gaston Esnault, Le poilu tel qu’il se parle, 1919, Bossard. « La terminaison est due au souvenir du héros d’un roman sanglant paru dans le Matin en -10, le Zigomar de SAZIE ; ce nom de bandit se tirait sans doute de zig, Homme, zigoto, Individu épateur, (faire son zigoto, dès -02 au moins), par le suffixe argotique -mar usuel dès 1800, (guich'mar, Guichetier, boss'- mar, Bossu, etc. ; cf. offic'mar). […] Si on ajoute à ce sématisme que le lieu peut-être unique, où le mot a été observé est un dépôt de l'ouest, il est vraisemblable que les cavaliers avaient déjà nommé leur sabre un zigue ou un […] ce n’est plus seulement une lettre initiale, mais un vrai radical, qui se trouvait tout prêt à recevoir la terminaison -omar. »
  4. Dictionnaire des termes militaires et de l’argot poilu, Larousse, page 310, 1916
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