Voir aussi : zut-au-berger

Français modifier

Étymologie modifier

 Composé de zut et de berger.

Locution interjective modifier

zut au berger

  1. « Exclamation de l'argot des gamins, par laquelle ils se défient à courir, à jouer, etc. » (Alfred Delvau, Dictionnaire de la langue verte, article “Zut au ber … ger !” ; C. Marpon et E. Flammarion, Paris, 1883, page 482.)
    • Berthe, lui donnant une tape.— Pas ça !
      Saint-Germain.— Ah ! (criant) Zut ! au berger !
      Berthe.— Pas ça !
      — (Eugène Labiche, La fille bien gardée, scène III, dans le Théâtre complet d'Eugène Labiche, tome Ier ; Calmann-Lévy éditeur, Paris, 1893, page 282)
    • Ah ! Si j'pouvais jouer comm'les garçons,
      Je s'rais la plus heureus'des filles.
      J'voudrais pouvoir crier à perdre haleine,
      Zut au berger !, et, sans craindre le loup,
      Chasser le lièvre ou l'oiseau dans la plaine,
      Et dans un tir lâcher aussi mon coup.
      — (Jules-Juteau, Souhaits d'une gamine, dans Le Caveau, vingt-neuvième volume [29ième année] ; A. Appert imprimeur-éditeur, Chaumerot libraire et Garnier frères, Paris, 1863, page 210)
    • Les accès alcooliques se répètent et les actes bizarres se multiplient. Une fois, il sort avec quatre chandelles allumées, les pose dans des tuyaux de fonte destinés à des conduites d'eau et déposés sur une des places de son quartier, et va d'un tuyau à l'autre en criant : « Zut au berger ! » Il est arrêté et reconduit à son domicile. — (Professeur Charles Lasègue, Études médicales, tome second, IV: Études cliniques, De l'alcoolisme subaigu ; Asselin et Cie éditeurs, Paris, 1884, page 175)
    • La délicatesse orientale de ce réveil au parfum d'une rose avait cessé d'être à son goût. Il avait eu envie de s'écrier à haute voix : « Zut à la rose ! » comme il criait, quand il jouait, petit garçon : « Zut au berger ! » — (Roger Peyrefitte, Les amitiés particulières ; Éditions Flammarion, Paris, 1955, page 236)

Note :

  • On remarquera les points de suspension qui coupent le mot berger dans l'intitulé de l'article du dictionnaire d'Alfred Delvau, qui n'en donne point d'explication. Faut-il en penser qu'à l'origine tout du moins, cette interjection devait s'adapter à la durée d'un geste conventionnel ? Ou que la seconde syllabe du mot berger n'est là que pour rattraper un mot malsonnant inachevé (resterait à trouver lequel) qui commence par la première ?

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier