Annexe:Cardinaux en français

Les cardinaux sont utilisés dans la langue française, dont la terminologie relative aux nombres est particulièrement riche mais pas toujours homogène (dans les variantes selon les contextes d’utilisation et usages régionaux, ni dans ses règles de formation).

Ces nombres sont des adjectifs numéraux cardinaux (sauf million, milliard et les puissances de mille supérieures qui sont des noms communs), et expriment donc des quantités dénombrables, mesurables et entières à partir de la définition d’une unité arbitraire ou conventionnelle. Mais ces nombres cardinaux ont trois comportements possibles :

  • soit ils sont placés avant un nom et peuvent, en cas d’absence d’article, servir de déterminant : j’ai deux enfants, les trois frères, etc. ;
  • soit ils sont placés après un nom, et ont alors une valeur d’adjectif numéral ordinal : Voir page trois, Il loge dans la chambre dix-sept, etc. ;
    (ils peuvent aussi être employés seuls comme adjectifs invariables pour exprimer, toujours sans adjonction de suffixe supplémentaire : un rang, un numéro, une place, un identifiant unique, le nom qu’ils qualifient pouvant aussi être implicite et souvent omis : c’est notamment le cas pour numéroter les années dans une indication de date, avec en plus des variantes orthographique pour mil au lieu de mille dans ce cas).
  • soit ils sont utilisés en tant que noms communs (masculins mais invariables en dessous du million) : Le sept est mon chiffre porte-bonheur, Le six est le meilleur jet possible au dé, etc.

La plupart de ces nombres ont aussi un ou plusieurs noms différents (parfois synonymes selon le contexte), quand ils sont employés comme unités de dénombrement ; ces noms communs sont alors quantifiables et ne sont donc pas invariables : paire, couple, duo, doublet, tierce, triplet, trio, quartet, quinte, sixte, octet, neuvaine, dizaine, douzaine, vingtaine, centaine, millier, etc. lesquels peuvent avoir eux-mêmes des multiples ou sous-multiples avec une valeur cardinale (c’est-à-dire entière et non nulle) : demi-douzaine par exemple. L’utilisation de ces noms alternatifs dépend du choix du système de numération, puisque le système décimal positionnel n’est pas le seul utilisé en français (même moderne) pour exprimer les cardinaux.

Des nuances de sens peuvent toutefois intervenir parmi les synonymes possibles selon que les unités dénombrées sont ordonnées et donc différenciées, ou non ordonnées et donc indifférenciées ; au sens des nombres cardinaux, le dénombrement est normalement indifférencié et le nombre n’exprime pas d’ordre mais seulement une quantité. D’autres nuances de sens concernent leur précision : certains cardinaux peuvent exprimer une valeur approchée et non exacte.

Ces nombres ont aussi des termes distincts définis quand ils sont employés comme unités multiples de dénombrement (à l’identique) et qui peuvent être employés comme adjectifs ou comme noms communs variables et quantifiables en tant que multiples : double, triple, quadruple, etc. (en plus des autres termes employés aussi comme noms communs variables et quantifiables pour désigner leurs sous-multiples : moitié, demi, tiers, quart, dixième, vingtième, centième, etc. et dont certains sont aussi employés comme adjectifs ordinaux voire aussi parfois noms communs ordinaux variables).

Certains de ces nombres existent aussi sous forme de préfixes pour quantifier d’autres unités de dénombrement ou de mesure, soit en tant que multiples : bi-, duo-/do-, tri-, quadri- ou tétra-, quinti- ou penta-, déca-, dodéca-, hecto-, kilo-, etc. ou en tant que sous-multiples : demi-, hémi-, semi-, déci-, centi-, milli-, etc. ; ces préfixes numériques s’employent d’abord pour abréger les expressions nominales formées sur les noms communs de multiples ou sous-multiples et un autre nom commun d’unité de dénombrement ou de mesure, mais s’emploient aussi au figuré des termes dont la signification ou la portée a été augmentée ou atténuée. Parmi eux, les préfixes multiplicateurs peuvent servir à former de nouveaux cardinaux, notamment dans les puissances de mille supérieures au milliard.

La plupart des cardinaux français ont une étymologie latine. L’étymologie grecque est cependant possible pour les noms et adjectifs de multiples ou sous-multiples avec les valeurs les moins courantes ou dans les préfixes formateurs de multiples ou sous-multiples plus compliqués ou formant les cardinaux très supérieurs au milliard. Enfin à ces termes correspondent aussi un grand nombre de termes dérivés plus ou moins savants par adjonction ou combinaison avec d’autres préfixes, radicaux affixes ou suffixes formants comme -ime, -ésime, -aine, -ennie, -enaire, -aire, -al, -el (millime, centime, centésimal, vigésimal, décimal, octal, dual, binaire, primaire, secondaire, ternaire, tertiaire, décennie, décennal, centenaire, millénaire, millionnaire, duel, etc.) ou non formants pour certains termes importés via des langues plus modernes (telles que l’italien ou l’espagnol, voire plus récemment l’anglais pour quelques nombres désignant les années : sixties).

En raison de cette richesse, la catégorie "Cardinaux en français" ne recensera pas tous les termes possibles en français, mais seulement ceux qui sont utilisables pour exprimer une quantité exacte d’objets énumérables mais de nature quelconque (et donc dénombrables mais pas non plus nécessairement différenciés ni ordonnés) : les autres termes apparentés seront liés à ces cardinaux de base. N'y seront pas non plus listés tous les nombres possibles (puisque leur nombre est virtuellement illimité), mais seulement ceux nécessaires pour établir les correspondances de sens entre termes apparentés ou dérivés, ou pour les renvois aux traductions depuis ou vers d’autres langues, ou ceux qui ont une signification ou une utilisation particulière, non déduite de leur seule définition en tant que cardinal.