Latin modifier

Étymologie modifier

Il est tentant, avec un peu d'eurocentrisme, de faire du latin niger (« noir ») l'étymon du fleuve, une sorte de Río Negro ou que le fleuve a été nommé ainsi pour le désigner comme le « fleuve des Noirs ». Elle ne tient pas non plus : aucune autre rivière africaine, asiatique ou américaine n'a pris le nom de la couleur du peuple qui en habite les rives (le fleuve Jaune doit son nom aux alluvions qu'il charrie et non aux Chinois qui en habitent les rives).
Le mot est probablement emprunté à une langue sémitique, comparez avec l’arabe نهر, nahr (« rivière »), l’hébreu נהר, nɑ.hɑr (« rivière »). Les noms les plus anciens des fleuves signifient simplement « fleuve, rivière, courant, eau qui coule » → voir Athesis, Danubius, Tecum, Tiberis et Vistula.
Le touareg egerew n-igerewen (« fleuve des fleuves ») abrégé en ngher est en usage le long des rives à Tombouctou[2]. En soutien de l’hypothèse d’un mot issu des langues berbères, mentionnons que la table de Peutinger mentionne un fleuve africain, le flumen Girin (« fleuve Girin ») et légende :
  • Hoc flumen quidam Grin vocant, alii Nilum appellant, dicitur enim sub terra Etyopium in Nylum ire Lacum
    ce fleuve est nommé Grin, d'autres l'appellent Nil. On dit qu'il coule au sud de (« sous ») l'Éthiopie (« l'Afrique ») et se jette dans le lac du Nil.

Nom propre modifier

Cas Singulier
Nominatif Nigris
Vocatif Nigris
Accusatif Nigrem
Génitif Nigris
Datif Nigrī
Ablatif Nigrĕ

Nīgris \Prononciation ?\ masculin

  1. Niger, fleuve africain.
    • oppida libera XXX, ex quibus dicenda intus Achollitanum, Accaritanum, Avittense, Abziritanum, Canopitanum, Melizitanum, Materense, Salaphitanum, Tusdritanum, Thisicense, Tunisense, Theudense, Tagesense, Tigiense, Ulusubburitanum, Vagense aliud, ...ense, Zamense. ex reliquo numero non civitates tantum, sed plerique etiam nationes iure dici possunt, ut Nattabutes, Capsitani, Musulami, Sabarbares, Massyli, Nicives, Vamacures, Cinithi, Musuni, Marchubi et tota Gaetulia ad flumen Nigrim, qui Africam ab Aethiopia dirimit. — (Pline, Naturalis Historia, 5:30)
      trente villes libres, desquelles il faut nommer, dans l'intérieur, Acola, Acharita, Avina, Abzirita, Canopita, Melzita, Matera, Salaphita, Tysdrita, Tiphica, Tunica, Theuda, Tagesta, Tiga, Ulusubrita, une autre Vaga, Visa, Zama. Les autres ne sont pas tant, pour la plupart, des cités seulement que des nations, telles que les Natabudes, les Capsitans, les Misulans, les Sabarbares, les Massylliens, les Nisives, les Vacamures, les Ethiniens, les Mussiniens, les Marchubiens, et toute la Gétulie jusqu'au fleuve Nigris, qui sépare l'Afrique de l'Éthiopie.
  2. Source du Nil selon les géographes de l’Antiquité.
    • Apud Hesperios Aethiopas fons est Nigris, ut plerique existimavere, Nili caput, ut argumenta quae diximus persuadent. iuxta hunc fera appellatur catoblepas, modica alioqui ceterisque membris iners, caput tantum praegrave aegre ferens – id deiectum semper in terram – , alias internicio humani generis, omnibus, qui oculos eius videre, confestim expirantibus. — (Pline, Naturalis Historia, 8:77)

Variantes modifier

Dérivés modifier

Références modifier