Voir aussi : cothurné

Français modifier

Étymologie modifier

(Nom commun 1) Du latin cothurnus
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(Nom commun 2) → voir co- et thurne
 Référence nécessaire
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Nom commun 1 modifier

Singulier Pluriel
cothurne cothurnes
\kɔ.tyʁn\
 
Paire de cothurnes (1) portés dans l’Antiquité, d’après William Smith.

cothurne \kɔ.tyʁn\ masculin

  1. (Antiquité) Sorte de chaussure montante que portaient les anciens Grecs, entourant le pied et une partie du mollet.
    • Les capitaines, portant des cothurnes de bronze, s’étaient placés dans le chemin du milieu, sous un voile de pourpre à franges d’or, qui s’étendait depuis le mur des écuries jusqu’à la première terrasse du palais ; […]. — (Gustave Flaubert, Salammbô, 1862, chapitre I).
    1. (Théâtre) Brodequin de cuir à semelle très épaisse dont les acteurs tragiques se servaient dans la représentation des tragédies pour paraître d’une taille plus élevée, qui couvrait le gras de la jambe, et était lié sous le genou, et faisait paraître la taille plus belle.
    • Ils se tiennent sur des cothurnes ; c’est une chaussure haute quelquefois de quatre ou cinq pouces. — (abbé Barthélémy, Voyage du jeune Anacharsis en Grèce dans le milieu du IVe siècle, 3e édit. Paris, 1790)
    • L’immense, dans Eschyle, est une volonté. C’est aussi un tempérament, Eschyle invente le cothurne, qui grandit l’homme, et le masque, qui grossit la voix. — (Victor Hugo, William Shakespeare, 1864, première partie, livre IV)
    • Si cette Muse, à qui, Monsieur, vous n’êtes rien,
      Avait l’honneur de vous connaître, croyez bien
      Qu’en vous voyant si gros et bête comme une urne,
      Elle vous flanquerait quelque part son cothurne. — (Edmond Rostand, Cyrano De Bergerac, 1897, acte I, scène IV)
    • (Vieilli) Chausser le cothurne, faire des tragédies, prendre un ton élevé et pathétique, dans une occasion, dans un ouvrage qui ne le demande pas.
    • Mais quoi ! je chausse ici le cothurne tragique !
      Reprenons au plus tôt le brodequin comique,
      Et d’objets moins affreux songeons à te parler.
      — (Nicolas Boileau, Satires, 1666, Satire X)
  2. (Par extension) Tragédie, symbole du genre tragique, par opposition au brodequin ou à la socque qui est celui du genre comique.
    • La masque et les cothurnes, le maquillage qui réduit et accuse le visage dans ses éléments essentiels, le costume qui exagère et simplifie, cet univers sacrifie tout à l’apparence, et n’est fait que pour l’œil. — (Albert Camus, Le mythe de Sisyphe, Gallimard, 1942, page 113)
    • Voilà des vers qui sont dignes du cothurne.
    • Quitte ce langage tragique, et mets bas le cothurne.
    • Quitter le brodequin pour prendre le cothurne, abandonner le théâtre comique pour le théâtre tragique.
  3. Chaussure montant jusqu’au mollet et lacée ; les lacets de ces souliers.
    • Justine s’agenouilla, défit les cothurnes des souliers, déchaussa sa maîtresse, qui nonchalamment étendue sur un fauteuil à ressorts, au coin du feu, bâillait en se grattant la tête. — (Honoré de Balzac, La Peau de chagrin : La Femme sans cœur, 1831 ; p. 119 de l’éd. Houssiaux de 1855)
    • Nous sommes partis par une nuit plutôt nocturne
      Nous quatre Dudule le gros Victor et l’Amnésique
      Nous avions collé des semelles crêpes à nos cothurnes
      J’portais les outils la pince-monseigneur l’chalumeau oxhydrique
      — (Boris Vian, Le Tango interminable des perceurs de coffres-forts. Chanson interprétée en 1958 par Les Frères Jacques.)

Dérivés modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

chaussures d’acteurs antiques

Traductions modifier

Voir aussi modifier

  • cothurne sur l’encyclopédie Wikipédia  

Nom commun 2 modifier

Singulier Pluriel
Masculin
et féminin
cothurne cothurnes
\kɔ.tyʁn\

cothurne \kɔ.tyʁn\ masculin et féminin identiques

  1. (Argot) Camarade de chambrée ou de cellule.
    • L’avenir de la RDA et celui, plus généralement, de l’Allemagne suscitent davantage de polémiques : entre Hansi, qui ne jure que par Bakounine et Mühsam, et son cothurne néo-nazi, les choses dérapent vite, en effet. — (Olivier Guez et Jean-Marc Gonin, La Chute du Mur, Le Livre de Poche, 2011, ISBN 978-2-253-13467-1)
    • Dans la chambre, son cothurne est penché sur son bureau en train de pougner, comme tous les soirs. On dirait qu’il bosse des sciences de l’ingénieur, ce qu’il y a de plus chiant au monde. — (Emmanuel Arnaud, Le théorème de Kropst, éditions Anne-Marie Métailié, 2012)

Variantes orthographiques modifier

Synonymes modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier


Homophones modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier