Français modifier

Étymologie modifier

→ voir dépenailler

Adjectif modifier

Singulier Pluriel
Masculin dépenaillé
\de.pə.na.je\

dépenaillés
\de.pə.na.je\
Féminin dépenaillée
\de.pə.na.je\
dépenaillées
\de.pə.na.je\

dépenaillé \de.pə.na.je\

  1. Couvert de haillons.
    • — Alors ça ne m’étonne pas qu’il soit ainsi dépenaillé… Viens çà, mon petit !
      Et, lorsque, ayant monté les trois marches, je fus devant elle, elle ajouta :
      — Il a bon besoin d’être nippé, c’est sûr.
      — (Eugène Le Roy, Jacquou le Croquant)
    • En se considérant dans cette pure glace, curieusement encadrée d’écaille et d’étain, notre pauvre Baron ne put s’empêcher de se trouver fort mal en point et dépenaillé d’une manière lamentable. — (Théophile Gautier, Le capitaine Fracasse, 1863)
    • Il était tout dépenaillé, pieds nus, jambes nues, la chemise en lambeaux, mais propre comme une chatte. — (Pierre Loti, Aziyadé, 1879)
    • Le long de la route, dans les champs, un régiment de lignards s’écoulait, corps dépenaillés, visages blêmes aux joues creuses, aux yeux luisants. — (Paul Margueritte et Victor Margueritte, Les tronçons du glaive, 1900)
    • L’école maternelle du quartier des Plâtriers étant fermée pour cause d’épidémie, ce mardi pluvieux, après le déjeuner, Adam, un des bons de la grande classe, s’est mis à la tête d’une quinzaine de gamins, filles et garçons de trois à sept ans, tous à chair blême, nu-tête et dépenaillés, – la crème de l’endroit. — (Léon Frapié, Réalisme, dans Les contes de la maternelle, 1910, éditions Self, 1945, page 129)
  2. Vêtu négligemment, de bric et de broc.
    • À côté d’eux, à califourchon sur le bout du banc, un individu dépenaillé, sans linge, vêtu d’une ancienne veste de chasse lamentable, gesticulait, se rapprochait. — (Émile Zola, Son Excellence Eugène Rougon, 1876)
    • Je devine que nous sommes très nombreux ainsi, à balancer entre le dépenaillé et la tenue socialement recommandée. — (Mathieu Bock-Côté, Le mou nous étouffe!, Le journal de Québec, 29 décembre 2020)
  3. Déchiré, en lambeaux.
    • On eût dit une horrible vieille sous son chapeau de paille tout dépenaillé. — (Jules Verne, Un capitaine de quinze ans, 1878)
    • L’an prochain, elle reviendra au sable qui la dore, au beurre salé et au cidre mousseux. Elle retrouvera son chaume dépenaillé, et ses pieds citadins chausseront ici leur semelle de corne naturelle, lentement épaissie sur le silex et les sillons tondus. — (Colette, La noisette creuse, dans La maison de Claudine, Hachette, 1922, réédition Le Livre de Poche, 1960, page 159)
    • Seul, disaient les spectateurs, seul un esprit malade pouvait accorder la moindre chance à la bête rabougrie, galeuse, dépenaillée, unicorne, que son maître obligeait d’affronter le prince des combattants. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
    • Quand je cherche dans cette marée de livres ceux que j’ai lus et relus, j’en rencontre deux surtout, désormais si dépenaillés qu’ils témoignent d’un long compagnonnage. — (Mona Ozouf, Composition française, Gallimard, 2009, collection Folio, page 92)

Synonymes modifier

Traductions modifier

Forme de verbe modifier

Voir la conjugaison du verbe dépenailler
Participe Présent
Passé (masculin singulier)
dépenaillé

dépenaillé \de.pə.na.je\

  1. Participe passé masculin singulier du verbe dépenailler.

Prononciation modifier

Références modifier

Bolze modifier

Étymologie modifier

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Adjectif modifier

dépenaillé \Prononciation ?\

  1. Qui est en désordre.

Références modifier

  • Paul Wijnands, Le français adultère, ou, Les langues mixtes de l’altérité francophone, 2005 → consulter cet ouvrage