Français modifier

Étymologie modifier

(Seconde moitié du XXe siècle) Dérivé de Finlande, avec le suffixe -iser.
Le second sens est attesté en 1973[1]. Le terme finlandisation l’est en 1970.

Verbe modifier

finlandiser \fɛ̃.lɑ̃.di.ze\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Transitif) Rendre plus finlandais ; donner un caractère finlandais à quelque chose ou à quelqu’un.
    • C’est donc pour les Alandais un attentat contre leur vie même quand le nationalisme finnois tente d’étouffer toute la tradition suédoise dans les îles et de "finlandiser" cette population suédoise. — (League of Nations, Official journal, supplément spécial, n°1, page 31, 1920)
  2. (Transitif) (Sens figuré) (Relations internationales) Neutraliser, amener à agir dans son sens, en privant par exemple un État de toute autonomie diplomatique (par allusion à la Finlande, qui a adopté une politique de neutralité stricte pendant la Guerre froide sous la pression de l’URSS).
    • […] les dirigeants de Moscou étaient en mesure de neutraliser les États de l’Europe occidentale, de les priver de toute autonomie diplomatique, en un mot de les « finlandiser ». — (L’Homme et la société, n°107 à 110, 1993)
    • De cette façon, elle peut arracher des concessions aux Etats européens occidentaux et en fait les « finlandiser », c’est-à-dire les amener à agir dans son sens. — (Problèmes économiques, n°1680 à 1704, page 32, 1980)
    • A long terme, Moscou espère neutraliser l’Europe de l’Ouest, la finlandiser. — (Éric Nguyen, 100 événements du XXe siècle, page 204, 2006)
  3. (Pronominal) (Sens figuré) (Relations internationales) [En parlant d’un État] Être forcé d’adopter une politique de neutralité et d’accepter une limitation de souveraineté sous la pression d’un État voisin plus puissant.
    • En choisissant le silence, la France ne met-elle pas en danger, à terme, sa propre sécurité ? On s’inquiète volontiers dans ce pays d’une éventuelle résurgence du « problème allemand », que cette Allemagne se « finlandise » ou qu’elle opte à son tour pour une force de frappe atomique. Mais en laissant la R.F.A. seule face à une Amérique incertaine et à une U.R.S.S. dont le poids s’accroît sans cesse en Europe, ne sommes-nous pas en train de contribuer à créer ce problème allemand tant redouté ? — (Pierre Lellouche, « Curieuse alliance... », dans Le Monde, 13 décembre 1979 [texte intégral]. Consulté le 20 juin 2022)
    • Il y avait en effet un danger possible qui amenait la France à une solidarité obligée : la possibilité de voir la R.F.A., et peut-être d’autres, céder à la pression soviétique, se résoudre à une sorte de neutralité, bref, pour employer une expression largement utilisée alors, « se finlandiser ». — (Jean-Luc Marret, La France et le désarmement, L’Harmattan, 1997, page 400)

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier

  1. Institut royal des relations internationales (Bruxelles), Chronique de politique étrangère, volume 26, page 550, 1973