Français modifier

Étymologie modifier

(XIIe siècle) Du latin līnteolum (« petite pièce de lin »). À l'origine nom usuel du drap de lit.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
linceul linceuls
\lɛ̃.sœl\
 
Le linceul de Turin. (2)

linceul \lɛ̃.sœl\ masculin

  1. (Désuet) Drap, rideau, ou couverture de lin.
    • Au premier et au second, étage, des chambres propres, froides, meublées sommairement, repeintes à neuf, avec des linceuls blancs aux fenêtres. — (William Shakespeare, dans Edmond Huguet, Les Métaphores et les comparaisons dans l’œuvre de Victor Hugo, volume 2, 1905, page 39)
    • J’ai vu, petit garçon, des toiles de Jouy […] remplacer la nappe à un repas de métayers, et d’autres, l’été, couvrir les bœufs contre les mouches, en guise de draps, de « linceuls » de lin. — (Joseph de Pesquidoux, Le Livre de raison, 1925, page 101)
  2. (Funéraire) Drap de toile dans lequel on enveloppe le corps des défunts.
    • Son corps a été enveloppé dans un linceul mortuaire, exactement comme ceux des deux sœurs, une de trois ans et un bébé de huit mois, qui ont été tuées, il y a trois jours, dans cette même zone de Jablaya. — (Anne Penketh, La Guerre secrète d’Israël : Le désastre humanitaire qui se déroule en Palestine)
    • Alors la vieille femme prit le linceul de lin blanc et enveloppa la morte tout entière. — (Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois Contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
    • Ceux qui ouvraient les leurs étaient saisis d’effroi en le voyant enveloppé de blancs linceuls, et poussant des gémissements pitoyables. — (Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, Le Diable à Berlin, 1820, traduit par Henry Egmont)
    • Que tu meures absous ou damné […] tu auras pour linceul une toile d’araignée, et j’ensevelirai l’araignée avec toi ! — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
    1. (Par extension) (Sens figuré) Ce qui enveloppe une dépouille.
      • Mais notre règne arrivera
        Quand votre règne finira.
        [bis]
        Nous tisserons
        Le linceul du vieux monde,
        Car on entend déjà la révolte qui gronde.
        — (Aristide Bruant, Les Canuts, 1910)
    • Les portraits du Fayoum présentent au public un art qui sort de l’ordinaire. Ce sont des peintures sur bois qui étaient fixées sur le linceul à l’emplacement du visage du défunt. — (Gérard Viaud, Les portraits du Fayoum, des visages fixés sur l’éternité, progres.net.eg, 4 février 2021)

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier