Français modifier

Étymologie modifier

(XVIe siècle) Dénominal de miton[1] (« panade »), mot de l’ouest de la France[2], dérivé de mie.

Verbe modifier

mitonner \mi.tɔ.ne\ transitif, intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Cuire à feu doux, bouillir doucement.
    • Mitonner des écrevisses au court-bouillon.
    • Il y a à la maison un gros déjeuner qui se mitonne, des vins généreux, et nous avons fait du feu. — (Henry Murger, Scènes de la vie de bohème , 1848)
    • D’ailleurs, elle tourna son visage soucieux vers les cuisines, vers le fumet de ce que Maxime mitonnait, vers le profil concentré de Maxime mitonnant. — (Dominique Sylvain, Passage du Désir, J’ai Lu, page 110)
    • (Par extension)Ce café-bar rétro au style décalé mitonne salades, sandwichs, quiches, houmous, assiettes de fromage et de charcuterie et nombreux plats végétariens pour une clientèle tendance. — (Brésil : Pernambuco, Paraíba et Rio Grande, Lonely Planet, 2014)
    • (Sens figuré) Suffoqué par la chaleur, mitonnant sous les draps, je confondais mon corps et son malaise : des deux, je ne savais plus lequel était indésirable. — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 78)
  2. Préparer quelque chose avec soin, peu à peu et généralement en secret, en vue d'un certain résultat, mijoter.
    • Laisser mitonner une affaire, la faire durer en gagnant du temps, la préparer doucement pour la faire réussir quand le moment sera venu.
    • C'était par quelque tour de Jarnac qu'il espérait démonter l'élève et l'avoir : évidemment, il mitonnait un coup. — (Cladel, Ompdrailles, 1879)
    • — Mes amis, il mitonne pour nous une pleine marmite de joie ! — (Jules Romains, Les Copains, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 124)
    • 4 octobre 1941 – Je veux oublier que le professeur d’anglais est celui que traditionnellement on chahute. Je me mitonne déjà des précédents illustres, tels que Mallarmé. — (Benoîte et Flora Groult, Journal à quatre mains, Denoël, 1962, page 184)
    • Il y a de l’humour aussi dans la démarche, cette façon de se mitonner un instant parfait en pleine nature avec les rites et les attributs de la civilisation. — (Philippe Delerm, La vie en relief, Seuil, 2021, page 175)
  3. Entourer quelqu'un de prévenances, généralement à des fins intéressées, dorloter.
    • Les religieuses l'aimaient à la folie. Il était plus mitonné qu'un perroquet de cour. — (A. France, Pt Pierre, 1918)
  4. Raconter un conte, distraire par une histoire.
    • Madame de Coulanges voulu bien nous faire part des contes avec quoi l’on amuse les dames de Versailles : cela s’appelle mitonner. — (Madame de Sévigné, 6 août 1677)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier


Homophones modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier