Français modifier

Étymologie modifier

(1697) Dérivé de ogre, avec le suffixe -esse.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
ogresse ogresses
\o.ɡʁɛs\

ogresse \o.ɡʁɛs\ féminin (pour un homme, on dit : ogre)

  1. (Mythologie) (Fantastique) Ogre femelle.
    • Ces petites Ogresses avoient toutes le tein fort beau — (Charles Perrault, Le Petit Poucet, dans Histoires, ou Contes du temps passé, page 210. 1697)
    • — Eh ! bien, colonel, nous causerons de tout cela sérieusement, dit Sylvie en lui jetant un regard qu’elle crut plein d’amour et qui ressemblait assez à celui d’une ogresse. — (Honoré de Balzac, Pierrette, 1840)
  2. (Sens figuré) Femme avide de jeunes gens.
    • — Oui, dis-je, mais selon Simon, elle le mange des yeux pendant que lui mange son « quatre-heures ». Peut-être qu’un jour ça ne lui suffira plus…
      — Qu’est-ce que tu veux insinuer ? Mais qui t’a appris…
      — C’est vrai, dit à mi-voix le Doyen, qu’il y a des ogresses
      — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 21)
  3. (Désuet) (Argot) Femme qui louait aux prostituées tout ou partie de leur toilette.
    • Les filles publiques nomment ainsi les revendeuses qui leur louent la pièce qui manque à leur toilette, au besoin même la toilette tout entière ; elles ne pouvaient vraiment choisir un nom plus caractéristique, et qui exprimât mieux l’idée qu’elles voulaient rendre ; rien, en effet, ne peut être comparé aux ogresses [...]. — (Eugène-François Vidocq, Dictionnaire argot-français, réédition : Éditions du Boucher, 2002, page 99)
  4. (Vieilli) (Argot) Tenancière de tapis-franc ou de maison close ; femme proxénète, maquerelle.
    • Les dispensés, les vieilles bêtes, les ogresses du trottoir et les femmes du monde sur le retour contemplent d’un œil béat ce spectacle nauséabond. Le départ de la classe fait baver d’aise les catins et les bistros. — (Laurent Tailhade, Discours pour la Paix, Lettre aux conscrits, L’Idée libre, 1928, pages 21-30)
    • Un repris de justice, qui, dans cette langue immonde, s’appelle un ogre, ou une femme de même dégradation, qui s’appelle une ogresse, tiennent ordinairement ces tavernes, hantées par le rebut de la population parisienne ; forçats libérés, escrocs, voleurs, assassins y abondent. — (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, § 1, 1842-1843)

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier