Français modifier

Étymologie modifier

(1531) De l’ancien français ramoner (« balayer »), par spécialisation de sens.

Verbe modifier

ramoner \ʁa.mɔ.ne\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Nettoyer le tuyau d’une cheminée, en faire tomber la suie.
    • Ramoner la cheminée.
    • (Sens figuré) Mon père ramonait les canons de son fusil, et de temps à autre les portait à son œil comme pour examiner le ciel, qui était parfaitement pur. — (Marcel Pagnol, Le temps des secrets, 1960, Le Livre de Poche, page 188)
  2. (Familier) Réprimander fortement, passer un savon.
    • Qu’est-ce qu’y m’a ramoné le gnière !... Y m’a dit que j’étais un traître et un renégat. — (Robert Picq et Pierre Ferrary, Pauvre lampiste !, S.É.C.É., 1953, page 63)
    • Juliette rentre de voyage demain et la perte du parapluie aurait déclenché des catastrophes. — Qu’est-ce qu'elle m’aurait ramoné ! J’ose pas y penser, a dit Vanval… — (Alexandre Breffort, Mon taxi et moi, Fleuve noir, 1967, page 354)
    • Cet entretien sonne le glas des complaisances et des passe-droits. Pire, l’autre l’a ramoné comme un môme fautif. — (Monique Molière, Lignes de fuite, BoD - Books on Demand, 2017)
  3. (Vulgaire)(Sexualité) Avoir une relation sexuelle ; faire l’amour.
    • — Eh bien, je vais me ramoner avec la poignée de votre brosse à cheveux et l’inonder d’un tel déluge de mouille que vous ne pourrez vous coiffer aujourd’hui. — (L’œuvre érotique, de Pierre Louÿs, publié par Jean-Paul Goujon, Éditions Sortilèges, 1994, page 182)
    • Régulièrement on voit deux mâles courser une cane avec un acharnement inouï. Le premier qui l’attrape lui pince la nuque et la ramone furieusement de la croupe. L’autre mâle ne s’estime pas battu. Il se juche sur le dos du premier et l’encule rageusement. Et tout cela dans un jardin de curé à l’ombre de ma vieille église ! — (Michel Tournier, Journal extime, 2002, Gallimard, collection Folio, page 53)
    • Le vieux reporter insistait : — Comment tu fais, Raoul ? Tu habites au Panier et tu sais que Vaudois se fait ramoner la clarinette par une petite blonde à Malmousque ? Je suis bien placé pour savoir qu’ils ne font guère dans la discrétion, mais tout de même… — (Jean Contrucci, Les diaboliques de Maldormé, JC Lattès, 2007 → lire en ligne)
    • Naturellement, cela n’allait pas sans grincements des dents du côté des maris : apprendre par la rumeur publique que sa femme se fait ramoner par un autre n’a rien de réjouissant. — (Maurice Léger, Moi, Antoinette Védrines, thanatopractrice et pilier de rugby, Publibook/Société des écrivains, 2006 → lire en ligne)
    1. (Sexualité) Sodomiser.
      • À la terrasse des cafés, ça expose son tourne broche au plus offrant pour peu qu’il la joue comme les vedettes de série B de la télé. Au lit ça se fait ramoner l’trou du cul pour faire porno comme à la télé cryptée… En société, ça joue les illusionnistes. — (Jean Pierre Bonnavion, Métaphysique de mes deux, Publibook/Société des écrivains, 2012 → lire en ligne)

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier

Ancien français modifier

Étymologie modifier

(XIIIe siècle) Dénominal de ramon (« balai »).

Verbe modifier

ramoner \Prononciation ?\ transitif (voir la conjugaison)

  1. Balayer.
    • Il n'i a chambrete petite,
      Qui ne soit si bien ramonée
      Que jà poudre n'i ert [sera] trouvée.
      — (Rutebeuf, XIIIe s.)

Dérivés modifier

Dérivés dans d’autres langues modifier

Références modifier