Français modifier

Étymologie modifier

De soufflet.

Verbe modifier

souffleter \su.flə.te\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Donner un soufflet à quelqu’un, gifler.
    • L’index est sa femme, virago sèche comme une merluche, qui dès le matin soufflette sa servante dont elle est jalouse. — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
    • Elle conclut abruptement son discours en se levant et en souffletant Fermina. La jeune fille retint la main de sa tante, cette main qui venait de la frapper, et la baisa respectueusement. — (Valery Larbaud, Fermina Márquez, 1911, réédition Le Livre de Poche, page 122)
    • Comme je ne leur adressais jamais la parole, parce que leur vue seule suffisait à m’écœurer, ils me prenaient pour un enfant arriéré, et me demandaient : « Comment je m’appelle, moi ? » Un jour, j’ai répondu à l’un d’eux, avec une lenteur et une douceur extrêmes : « Im-bé-ci-le ». Mon père m’a souffleté ; mais j’avais produit mon petit effet, je vous assure. — (Valery Larbaud, Fermina Márquez, 1911, réédition Le Livre de Poche, page 188)
    • Michel se souvenait de l’avoir vue souffleter un domestique servant à table avec des mains sales ; l’instant d’après, il est vrai, on le rappelait pour lui faire cadeau d’un reste de fine à partager avec ses camarades de la salle des gens. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 317)
  2. (Sens figuré)
    • Il frappe du pied, marche vers moi…
      Oh ! non, halte-là ! Gare dessous, Legnagna !
      Il devine et s’échappe en déchargeant sa colère contre la porte avec laquelle il soufflette le mur.
      — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
    • Quant à la seconde aventure inouïe, la Passion du Christ, qui soufflette toutes les institutions humaines, si peu de chrétiens de notre temps s'en imprègnent qu'on a peine à croire qu'elle ait pénétré bien profondément ces convertis gallo-romains. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 32)
  3. Humilier, insulter, outrager.
    • Admirateur de Clemenceau, il n’est pourtant pas allé aux cérémonies organisées en hommage à son héros, le 11 novembre : « J’ai reçu un coup de fil de l’Élysée à 21 heures pour me convier au discours d’hommages du lendemain. Il ne faut pas se foutre de la gueule du monde ! ». Gageons que Macron se remettra de s’être ainsi fait souffleter. — (Anne-Sophie Mercier, Épris de vestiges, Le Canard enchaîné, 29 novembre 2017, page 7)

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier