Français modifier

 

Étymologie modifier

Dérivé du préfixe poly-, avec le suffixe -cratie

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
polycratie polycraties
\pɔ.li.kʁa.si\

polycratie \pɔ.li.kʁa.si\ masculin

  1. (Politique) Système politique où plusieurs personnes, partis, familles ou clans mènent des politiques différentes au sein du même État.
    • Aux yeux de Kirchheimer, c’est en France que ce conflit entre le principe de la représentation parlementaire (tel que le consacre la Constitution de 1875) et la nouvelle polycratie (notamment la Banque de France, à laquelle Kirchheimer consacre plusieurs développements) atteint son climax – jusqu’à compromettre l’existence même du régime républicain. — (Simard, Augustin. « On ne vit que deux fois. Weimar, la Troisième République et les juristes allemands exilés », Carlos Miguel Herrera éd., La constitution de Weimar et la pensée juridique française. Éditions Kimé, 2011, pp. 135-167.)
    • L’analyse d’une large documentation, qui associe archives publiques et privées, archives locales et nationales, archives françaises et allemandes, permet de dresser les contours d’une polycratie franco-allemande, imposant de nouveaux cadres, administratifs et territoriaux, à l’activité. — (« Comptes rendus de thèses soutenues », Revue Française de Socio-Économie, vol. -, no. 2, 2015, pp. 307-317.)
    • Dans ces conditions, les structures d’occupation allemandes furent dominées par deux caractères majeurs en dépit d’inflexions chronologiques : une grande complexité, conséquence de l’exportation en France de la polycratie nazie, et un souci d’économie qui impliquait le soutien ou la collaboration des autorités françaises, lesquelles étaient d’autant plus désireuses de fournir ce soutien qu’elles le concevaient comme le moyen d’affirmer leur souveraineté en zone nord. — (Broche, François, et Jean-François Muracciole. « Chapitre II. Le poids de l’Occupation », Histoire de la Collaboration. 1940-1945, sous la direction de Broche François, Muracciole Jean-François. Tallandier, 2017, pp. 73-116.)
    • Dans un Reich où tout n’est que succès et accélération, rien n’est clair, à tel point que les historiens, médusés par une telle profusion d’institutions, d’initiatives et de querelles ont forgé le concept ad hoc de « polycratie ». — (Chapoutout, Johann. « D’une modernité nazie. Le management », Délibérée, vol. 10, no. 2, 2020, pp. 50-56.)
    • Les historiens ont souvent défini le IIIe Reich sous les traits d’une « polycratie ». Ce constat se vérifie à trois niveaux. Le régime hitlérien est déjà une polycratie de par la volonté du Führer, qui voit dans cette pluralité des pôles un instrument de la consolidation de son pouvoir. Cette polycratie répond encore à la logique même du fonctionnement d’un système de pouvoir centré sur un dictateur assurément omnipotent, mais certainement pas omniprésent. Pour finir, le terme de polycratie est plus que jamais approprié au regard du combat acharné que se livrent les différents centres de pouvoir. — (Bled, Jean-Paul. « Introduction », Les hommes d'Hitler. sous la direction de Bled Jean-Paul. Perrin, 2021, pp. 7-25.)
    • Si, au Maroc, le roi se distingue comme une figure réformatrice en commanditant, en 2011, une nouvelle Constitution tout en continuant de s’inscrire dans les logiques de l’État makhzénien, l’Algérie se caractérise jusqu’en 2019 par une remarquable stabilité de la polycratie (présidence, état-major militaire et département du Renseignement et de la Sécurité) du régime Bouteflika, resté au pouvoir pendant vingt ans (1999-2019). — (Direche-Slimani, Karima, Nessim Znaien, et Aurélia Dusserre. « Épilogue. Du Maghreb des peuples au Maghreb des Maghrébins ? », , Histoire du Maghreb depuis les indépendances. États, sociétés, cultures, sous la direction de Direche-Slimani Karima, Znaien Nessim, Dusserre Aurélia. Armand Colin, 2023, pp. 387-396.)

Apparentés étymologiques modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier