abouler
Français modifier
Étymologie modifier
- (1790) Dérivé de à et de bouler (« rouler »). Le vieux français avait aboulir (« se précipiter »). Ou de l'occitan abolar (« donner, apporter »)[1].
Verbe modifier
abouler \a.bu.le\ 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’abouler)
- (Transitif) (Argot) Donner, remettre, payer.
- C’est étonnant, monsieur Rodolphe, comme depuis que je vous connais il m’aboule des choses qui ont l’air de se manigancer là-haut ! — (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1843)
- – Aboule ta main, pour m’aider à me lever. Hop ! Voilà, merci ! — (Pierre Benoit, Monsieur de la Ferté, Albin Michel, 1934, Cercle du Bibliophile, page 339)
- Vos petits gâteaux sont trop grands, dit Vautrin, ils ont de la barbe. Mais quant aux biscuits, aboulez ! — (Honoré de Balzac, Le Père Goriot, Calmann-Lévy, 1910, page 216)
- Ainsi seront-ils nombreux à tenter ce pari jugé risqué : demander au spectateur gâté par un été de spectacles gratuits d’abouler l’automne venu un prix d’entrée. — (Sylvain Cormier, Le Devoir, 29 août 2004)
- (Intransitif) (Argot) Arriver ou survenir avec une certaine soudaineté, débouler, débarquer.
- Là!… maintenant, M. Poupardin et sa fille peuvent abouler quand bon leur semblera. — (Eugène Labiche et Auguste Lefranc, Deux papas très bien ou la Grammaire de Chicard, 1844, scène 2)
- (Intransitif) (Canada) (Familier) (Vieilli) Venir, aboutir, en finir.
- (Pronominal) (Argot) Arriver, survenir avec une certaine soudaineté.
- Je promenais mon ventre, lorsque tout à coup, j’vois mam’zelle Hélène, sauf votre respect, qui s’aboule avec cette machine. — (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Fantômas, La Guêpe rouge, 1912, Éditions Robert Laffont, Bouquins, tome 5, page 613)
- Voilà, un soir de mouise, le ventre creux, pas un pélo en poche, je me reposais sur un banc du côté de la porte Maillot. V’là le vieux qui s’aboule... […] Y s’met à côté de moi et m'offre une cigarette. — (Marcel Priollet, Claude Prince , vol. 5 :Les « Piqués » du Métro, Éditions du Livre Moderne, 1930, Oxymoron éditions, 2020)
Notes modifier
- La désignation du destinataire est souvent implicite. On utilise rarement aboule-toi, mais simplement aboule.
Quasi-synonymes modifier
Traductions modifier
Prononciation modifier
- France (Brétigny-sur-Orge) : écouter « abouler [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « abouler [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « abouler [Prononciation ?] »
- France (Toulouse) : écouter « abouler [Prononciation ?] »
- Canada (Shawinigan) : écouter « abouler [Prononciation ?] »
- France : écouter « abouler [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « abouler [Prononciation ?] »
Anagrammes modifier
→ Modifier la liste d’anagrammes
Références modifier
- Léon Hayard, Dictionnaire Argot-Français, Paris, 1907 → consulter cet ouvrage
- [Glossaire franco-canadien et vocabulaire de locutions vicieuses usitées au Canada]
- « abouler », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- Lorédan Larchey, Les Excentricités du langage, cinquième édition, 1865
- ↑ F. Vernet, Que dalle ! Quand l'argot parle occitan, Bouloc : IEO Edicions, 2007
Angevin modifier
Étymologie modifier
- Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.
Verbe modifier
abouler \Prononciation ?\ 1er groupe (voir la conjugaison)
- (Montjean-sur-Loire) Donner, remettre, verser.
- Arriver en groupe, affluer.
- Amener, abattre, jeter en roulant.
- (Pêche) Battre avec un bouloir les herbes au bord de l’eau pour en faire sortir le poisson.
Références modifier
- Charles Ménière, Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes, Lachèse et Dolbeau, Angers, 1881, page 191 à 562, p. 206 → [version en ligne]
- Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des patois et des parlers de l’Anjou, Germain & G. Grassin, Angers, 1908, page 4