Français modifier

Étymologie modifier

De apostrophe.

Verbe modifier

apostropher \a.pɔs.tʁɔ.fe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Interpeller par une apostrophe.
    • Une maman qui allaitait son fils s'est vu apostropher par un client visiblement outré. — (Post Facebook de 'Le Collimateur')
    • Deux jours après, en s'en allant, il apostrophait les mœurs modernes.
      - L'amour prend la couleur de chaque siècle. En 1822 il est doctrinaire.
      — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
  2. (Familier) Adresser la parole à quelqu’un, pour lui dire quelque chose de désagréable
    • Tous se désolaient, certains pleuraient, et Gabin les apostropha : « Pourquoi pleurnichez-vous, vous n’avez pas grand-chose à perdre. Tandis que moi… » — (Claude Lanzmann, Le Lièvre de Patagonie, Gallimard, 2009, chapitre IX)
    • Les yeomen séparèrent les prêtres irrités, qui continuaient à élever la voix, s’apostrophant l’un l’autre en mauvais latin, […]. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Au moindre geste d’improbation, il nous apostrophait et nous imposait silence avec une fureur qui nous touchait sans nous convaincre ; […]. — (Anatole Claveau, Les snobs, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e éd., page 36)
    • Dites donc, vous autres, – les apostropha-t-il, […], – je meurs de fatigue, et je ne me tiens plus sur les jambes d’avoir été si longtemps en selle. Impossible de vous accorder une seule seconde d’entretien, je suis fourbu, esquinté. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 31 de l’édition de 1921)
    • Profitez en pour relire votre dossier. Ne sortez pas votre journal, le juge le prendrait fort mal et se faire apostropher en pleine audience est très désagréable. Un livre de poche peut être lu discrètement. — (Maître Eolas, Au fait, comment on fait un procès ? 3ème et dernière partie, 22 juillet 2005 → lire en ligne)
  3. (Par extension) (Désuet) Donner un coup à (quelqu’un).
    • Il l’a apostrophé d’un coup de bâton.

Notes modifier

Neuf verbes français en ap- s’écrivent avec un p simple et non double : apaiser, apercevoir, apeurer, apitoyer, aplanir, aplatir, aposter, apostropher, apurer. Tous sauf apostropher sont construits avec le préfixe latin a-, ad-, alors que ce préfixe est habituellement marqué par le doublement de la consonne qui le suit (d’ailleurs, anciennement, la plupart de ces verbes ne faisaient pas exception : on écrivait appaiser, appercevoir, applanir, applatir, apposter, appurer).
Certains autres verbes commençant par ap- avec un p simple, sont cette fois construits sur le préfixe grec a-, an- exprimant la privation (par exemple apériodiser), ou sur le préfixe grec apo- (par exemple apocoper, apostasier).

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier