Français modifier

Étymologie modifier

Du latin cerebella, pluriel de cerebellum (« cerveau »), pris pour un féminin singulier en latin populaire. Via l’ancien français cervele.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
cervelle cervelles
\sɛʁ.vɛl\

cervelle \sɛʁ.vɛl\ féminin

  1. (Anatomie) Substance du cerveau, particulièrement quand celui-ci perd son intégrité.
    • Or, non loin des figuiers, les fils de Bélial
      Frappent le vigneron avec de lourdes pierres ;
      La cervelle et le sang souillent ce lieu fatal.
      — (Leconte de Lisle, Poèmes barbares dans la bibliothèque Wikisource  , « La Vigne de Naboth », II, Librairie Alphonse Lemerre, 1900 (1re éd. 1862), page 29)
  2. (Par métonymie) (Populaire) (Péjoratif) Le cerveau lui-même, surtout chez l’être humain.
    • Cette cervelle gélatineuse, qu’a-t-elle à voir avec l’idée, la religion, la philosophie, la bonté, la pitié, l’amour, la poésie, la liberté ? — (Edgar Morin, La Méthode I, Seuil, 2008, page 1247)
    • Ces hommes-là n’ont vraiment rien dans la cervelle !
  3. (En particulier) (Cuisine) Cerveau des animaux tués, destiné à servir de mets.
    • Les oreilles de veau ont de commun avec les pieds et les cervelles, l'avantage de pouvoir être frites ou mangées à la poulette; et de plus elles se laissent farcir , accommoder aux pois , aux oignons, au fromage, etc. — (Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Reynière, Almanach des gourmands: servant de guide dans les moyens de faire la bonne chère, Paris : Maradan, an XII, page 12)
    • Ce qu’elle essaie de lui faire avaler, c’est de la cervelle… il n’y a que Lili qui a le droit d’en avoir, elle est si fragile, il lui faut ce mets fortifiant et délicat… — (Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983, collection Folio, page 143)
  4. (Sens figuré) Organe de la pensée et, par suite, l’intelligence, le jugement.
    • Cet homme, béatifié par ses jouissances gastronomiques, n’avait sans doute pas deux idées dans la cervelle, et ne songeait à rien. Aussi eus-je en quelque sorte, honte de prodiguer ma science divinatoire in anima vili d’un épais financier. — (Honoré de Balzac, L'Auberge rouge, 1831)
    • Cette idée s’était si bien ancrée dans ma cervelle que, malgré tous mes efforts pour la chasser, elle revenait sans cesse plus tenace et plus incisive. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • Ces conjectures et ces raisonnements se pressaient dans la cervelle de Scaër, pendant que les assassins fuyaient en emportant ce qu'on appelle en style judiciaire le corps du délit. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, tome 2, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 142)
    • Les maîtres d’école prétendent que ce qu’on écrit se fourre plus avant dans la cervelle que ce qu'on apprend par cœur, et que c'est pour ça qu'ils font faire des devoirs aux enfants, au lieu de se contenter de leur faire réciter des leçons. — (Émile Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 137)
    • De ces cervelles fines, la plus fine était la petite Brulette, emmi les filles, et des plus épaisses, la plus épaisse paraissait celle de Joseph, emmi les garçons. — (George Sand, Les Maitres sonneurs, Londres : George Bell & Sons (Les Classiques Français Illustrés, publiés sous la direction de Daniel O’Connor), 1908, page 4)
    • L'ensemble de ces pseudo-vérités, happeuses de cervelles faibles, M. Marcello-Fabri le compare à une gigantesque barre aimantée attirant les humaines limailles ; çà et là quelques atomes tentent de résister au courant magnétique, mais au prix de quels efforts. — (Les cahiers idéalistes, 1922, n° 5-8, page 49)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

  • cervelle sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références modifier