Voir aussi : Degout, dégout

Français modifier

Étymologie modifier

Déverbal de dégoûter[1].

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
dégoût dégoûts
\de.gu\

dégoût \de.ɡu\ masculin (orthographe traditionnelle)

  1. Manque de goût, d’appétit.
    • Il a un si grand dégoût, qu’il ne peut manger de rien.
    • Il n’a plus de fièvre, mais il lui est resté du dégoût.
    • Vaincre, surmonter son dégoût.
  2. Répugnance violente éprouvée pour ce qui est perçu comme nuisible à sa santé.
    • D’écœurement, de dégoût et d’indigestion, Tintin vomit tripes et boyaux et faillit en crever pendant la nuit. — (Louis Pergaud, « La Traque aux nids », dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Des hoquets de dégoût convulsèrent de nouveau leurs faces hâlées, zébrées de rides : depuis un mois, ils avaient bu de l’eau dans laquelle mijotait ce noyé ; depuis un mois tout le pays s’abreuvait de cette pourriture. — (Louis Pergaud, « Un petit logement », dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Le dégoût est une réaction émotionnelle de défense atavique à l’encontre d’agents extérieurs susceptibles de nous contaminer : les sécrétions corporelles (morves, vomissures, excréments), les parasites (vers, poux, etc.), les corps en décomposition et les vecteurs de maladies contagieuses (pestiférés, lépreux). Le dégoût entraîne une réaction de rejet, voire de destruction, des substances ou des individus virtuellement contaminants. — (Mathieu Ricard, Plaidoyer pour l’altruisme, NiL, Paris, 2013, page 450)
  3. Répugnance qu’on a pour certains aliments.
    • Elle nous imposait ses goûts et ses dégoûts. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 23)
  4. (Sens figuré) Aversion qu’on prend pour une chose ou pour une personne.
    • Elle guettait les passants, mais avec un air d'indifférence profonde, presque de dégoût. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina,1902)
    • Si Gobineau a été l'objet du dégoût, de la crainte, de l’ostracisme de nos « rationalistes », c’est qu’il s'est élevé à la fois contre leurs faux raisonnements et contre leur absurde principe de la primauté de la raison : […]. — (Louis Thomas, Arthur de Gobineau, inventeur du racisme (1816-1882), Paris : Mercure de France, 1941, page 33)
  5. (Sens figuré) Déception dans l’usage d’une chose qui en amène la répugnance. — Note : En ce sens, on l’emploie surtout au pluriel.
    • Il fut abreuvé de dégoûts.
    • Il a eu bien des dégoûts dans sa carrière.
    • Éprouver, essuyer des dégoûts.
    • Il connaît tous les dégoûts du métier.
    • — Les premiers mois sont fatigants, répondit M. Roux. Évidemment, l’exercice à six heures du matin, dans la cour du quartier, par huit degrés de froid, est pénible, et l’on ne surmonte pas tout de suite les dégoûts de la chambrée. — (Anatole France, Le Mannequin d’osier, Calmann Lévy, 1897, réédition Bibliothèque de la Pléiade, 1987, page 872)

Variantes orthographiques modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Dérivés dans d’autres langues modifier

  • Allemand : Degout (« dégoût »)

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

  • dégoût sur l’encyclopédie Wikipédia  
  • dégoût dans le recueil de citations Wikiquote  

Références modifier