Français modifier

Étymologie modifier

De l’ancien français oeille (« brebis »), du bas latin ovĭcŭla, diminutif de ovis (« brebis »).

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
ouaille ouailles
\waj\

ouaille \waj\ féminin

  1. (Vieilli) Brebis.
    • Il ne lui reste qu’un peu de bestiau, trois ou quatre ouailles, quat’ ou cinq chèvres, et sa chétite maison… — (George Sand, Jeanne, 1844)
    • Dans nos pays on n’a, par troupeaux, que des ouailles, et ma vision était d’animaux d’une autre couleur et d’une autre mesure. — (George Sand, Les Maîtres sonneurs, George Bell and sons, 1908, page 39)
    • Ceux qui passaient par la lande où il pacageait, voyaient de loin le garçon un livre au poing au milieu de ses ouailles. — (Henri Pourrat, Gaspard des montagnes, 5e veillée : 1re pause, 1922, Éditions Albin Michel, 2006)
    • Nus comme pour un marché d’ouailles, bousculés, maniés, retournés, mensurés, grelottant sous l’œil du gendarme, vous fûtes les animaux que la patrie achète sans payer. — (Laurent Tailhade, Discours pour la Paix, Lettre aux conscrits, L’Idée libre, 1928, pages 21-30)
    • Nulle hâte dans cette activité : il mâchonne la corde comme l'ouaille un carré d’herbe – sans notion d’évasion, simplement pour ôter l’entrave. — (Hubert Haddad, Palestine, Zulma, 2007, page 26)
  2. (Sens figuré) (Au pluriel) Les chrétiens par rapport à leur pasteur, à leurs supérieurs spirituels.
    • Les temps étaient bien changés, mais de ferventes ouailles s’étaient prosternées devant la statue, avaient renoué les liens rompus par les ans, capté, en quelque sorte, la Vierge dans un filet de prières […]. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • D’autre part, cette mansuétude et cette bonté vraiment chrétiennes lui avaient assis, parmi les ouailles, une solide réputation de brave et d’honnête homme, […]. — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • En 1545, l’évêque de Strasbourg interdit à ses ouailles de contracter des prêts hypothécaires chez des juifs. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • De temps à autre, une église de bois apparaît, perchée au sommet d'un coteau, ou perdue au milieu d'une clairière, toujours seule avec son presbytère, et quelquefois à plusieurs milles de toute demeure. Pour aller visiter ses ouailles, le pasteur doit escalader des montagnes, traverser des forêts et parcourir des lacs : chaque prêtre doit être doublé d'un missionnaire. — (Albert Vandal, En karriole à travers la Suède et la Norwége, 1876)
    • Intérieurement, le prêtre se réjouissait : il allait regrouper ses ouailles pas tellement impies, en vérité. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  3. (Par extension) (Au pluriel) Personnes dont on a la charge.
    • — Ah ! tu es berger.
      — Oui, berger, comme votre Révérence, comme le roi, notre maître, ou comme notre saint-père le pape, sauf que mes ouailles sont des lapins.
      — (Charles Deulin, Contes d’un buveur de bière, 1868, Manneken-Pis)
    • Je n’étais pas le prophète, cependant, me semblait-il, je disposais d’un contingent d’ouailles, de quoi ravitailler dix révolutions. — (Yasmina Khadra, Morituri, éditions Baleine, 1997, page 16)
    • Une étude de la société Accenture, publiée en mai, indiquait que 78 % des patrons du secteur voulaient que leurs ouailles reviennent au moins quatre jours par semaine. — (Philippe Escande, « Aux Etats-Unis, le choc du télétravail est massif et les entreprises peinent à trouver la bonne martingale », Le Monde. Mis en ligne le 16 juin 2021)

Traductions modifier

Prononciation modifier

Homophones modifier

Références modifier