Français modifier

Étymologie modifier

(1268) Emprunté au latin soloecismus, lui-même emprunté au grec ancien σολοικισμός, soloikismós (« faute contre le langage »), dérivé de σολοικίζω, soloikízô « manquer aux règles du langage », de σόλοικος, sóloikos « qui fait des fautes en parlant », du nom d’une colonie d’Athéniens établis à Soles, qui estropiaient la langue grecque.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
solécisme solécismes
\sɔ.le.sism\

solécisme \sɔ.le.sism\ masculin

  1. (Linguistique) Faute contre les règles de la syntaxe.
    • Mon esprit n’admet point un pompeux barbarisme,
      Ni d’un vers ampoulé l’orgueilleux solécisme.
      — (Nicolas Boileau, L’Art poétique, chant I, 1674)
    • Un barbarisme heureux reste dans une langue sans la défigurer ; des solécismes ne s’y établissent jamais sans la détruire. — (Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, 1848)
    • "Permettez-moi de vous écrire en allemand. Je ferais encore plus de solécismes, si je vous écrivais en jmoude, et vous perdriez toute considération pour moi." — (Prosper Mérimée, Lokis, 1869)
    • Il les écoutait ainsi qu’un chef d’orchestre écoute répéter ses musiciens, et à tout moment frappant son pupitre de sa règle : « Monsieur Lefrère, monsieur Lefrère, vous faites un solécisme ! Vous ne vous rappelez donc pas la règle ?… » — (Guy de Maupassant, « La Question du Latin », dans Le Gaulois du 2 septembre 1886)
    • L’enfant dit : tu voulais que je vienne, ou : que j’aille, et il a raison. Il sait bien qu’en disant que je vinsse ou que j’allasse, ainsi que son maître, hier encore, le lui enseignait, il va se faire rire au nez de ses camarades, ce qui lui paraît beaucoup plus grave que de commettre un solécisme. — (André Gide, Incidences, Paris : Éditions de la "Nouvelle revue française", 1924)
    • Ah, Monsieur ! Que de phrases admirablement gréées ne perdîmes-nous pas du fait de l’arrêté ministériel du 26 février 1901 lequel implanta le solécisme au sein de la langue ; ne nous étonnons pas si, après cette opération inesthétique, la langue soit sujette à malformation. — (Xavier Darcos cité par Alain Bouissière, Le Bar du subjonctif, Hatier, 1999, page 50)
  2. (Sens figuré) Faute quelconque.
    • Le moindre solécisme en parlant vous irrite ;
      Mais vous en faites, vous, d’étranges en conduite.
      — (Molière, Les Femmes savantes, 1672, acte II, scène 7 : Chrysale à Bélise)
    • Si votre amant commet un solécisme et prend un orifice pour un autre, si, autrement dit, son sexe fourche, ne lui en tenez pas rigueur et enseignez-lui patiemment votre grammaire. — (Lydie Salvayre, Petit traité d’éducation lubrique, Éditions Points, Paris, 2016)

Synonymes modifier

'(Linguistique) (1) :

Hyperonymes modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

Références modifier