fesse-mathieu
Français modifier
Étymologie modifier
- Dérivé de « face de Mathieu ». Avant sa conversion, saint Matthieu était publicain et sans doute usurier. On prétend reconnaître à leur visage les prêteurs à la petite semaine : de là, la locution de « face de saint Matthieu » ou « de Matthieu », pour désigner un usurier ; puis, par corruption ou plutôt par insulte, on a dit « fesse de Mathieu » ou « fesse-Mathieu ».
- Dans la note no 7 de l’édition 1890 de L’Avare de Molière, on trouve : « fester saint Matthieu » pour prêter à usure, et par corruption, « fesse-Matthieu ».
Nom commun modifier
Singulier | Pluriel |
---|---|
fesse-mathieu | fesse-mathieus |
\fɛs.ma.tjø\ |
fesse-mathieu \fɛs.ma.tjø\ masculin
- (Familier) Usurier, avare.
- Et l’on prélèverait ce million annuel, en manière d’impôt, sur ces abominables fesse-mathieux qui, possesseurs de fortunes énormes, seraient prévenus, atteints et convaincus de vivre comme des grippe-sous, ajouta M. de Lucenay, — (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1843)
— C’est une demoiselle Chapon. Son père était avoué et le plus franc fesse-mathieu du département.
— (Anatole France, Le Mannequin d’osier, Calmann Lévy, 1897, réédition Bibliothèque de la Pléiade, 1987, page 951)- Que voulez-vous qu'on pense d'un rapiat qui ne s'est même pas arrêté vingt minutes, le temps d'avaler une soupe, chez moi, au Lion d'Or, le soir de son arrivée ? Ça se nourrit, pour sûr, d'un oignon et d'un céleri, et ça dort sur des sacs d'écus. Ladres, fesse-mathieu, pas davantage !… — (Henri Bosco, L’Âne Culotte, 1937)
- Mais en arrivant chez ce fesse-mathieu, tu oublieras ta joie de vivre ! Je connais ton caractère… ; tu te trompes fort si tu crois trouver là-bas gros jeu et bonne bouteille. — (Nicolas Gogol ; Les Âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1949)
- Vuillet est un fesse-mathieu — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, Le livre de poche classiques, 2004, Paris)
— Ce Nicanor Ivanovitch ne me plaît pas. C’est un coquin et un fesse-mathieu. Ne pourrait-on faire en sorte qu'il ne mette plus les pieds ici ?
— (Mikhaïl Boulgakov, Le Maître et Marguerite, traduit du russe par Claude Ligny, Éditions Robert Laffont, 1968)
Synonymes modifier
- → voir avare
Traductions modifier
Prononciation modifier
Références modifier
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (fesse-mathieu), mais l’article a pu être modifié depuis.