grabat

Français modifier

Étymologie modifier

(c. 1190) Du latin grabatus (« lit bas »), emprunté au grec ancien κράββατος, krábbatos (« litière »).

Nom commun modifier

Singulier	Pluriel
grabat	grabats
\ɡʁa.ba\

grabat \ɡʁa.ba\ masculin

(Vieilli) lit rudimentaire, inconfortable.
- On trouva cet indigent couché sur un méchant grabat.
- […] j’ai dormi sur mon grabat solitaire comme un religieux de l’ordre de Saint-Benoît, et la femme était cependant ma seule chimère, une chimère que je caressais et qui me fuyait toujours ! — (Honoré de Balzac, La Peau de chagrin, 1831, chapitre 2)
- Du fond du grabat
  As-tu vu l’étoile
  Que l’hiver dévoile ? — (Paul Verlaine, Sagesse, Vanier, 1902, Du fond du grabat)
- Quelques meubles délabrés garnissaient la crypte ; ici, un lit ou plutôt un grabat en vieux cœur de chêne, sur lequel étaient jetés différents objets de literie ; — (Jules Verne, Le Château des Carpathes, J. Hetzel et Compagnie, 1892, pages 156-166)
(Par extension) Lit dépourvu de tout ce qui est nécessaire au coucher.
- Cinq ou six grabats se touchant, dans l’unique pièce où les buées d’une lessive répandaient leur tiédeur acide. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Un bien vilain monsieur, qui doit dormir sur un grabat bourré d’or et de bank-notes. — (Jean Ray, Harry Dickson, L’Étrange Lueur verte, 1932)
- Le soir, ils se demandaient s’ils pourraient supporter un tel épuisement, s’il allait leur rester encore un peu de force pour le lendemain. Rotstein était particulièrement atteint. Il était allongé en travers de son grabat. — (Romain Gary, Les Racines du ciel, Gallimard, 1980 (1^re édition 1956), page 487)
(Sens figuré) (Par analogie) Support fragile.
- — Toujours penchée sur le grabat des âmes, Elle lavait les plaies, pansait les blessures, réconfortait les défaillantes langueurs des conversions. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)