Voir aussi : métaphysiqué

Français modifier

Étymologie modifier

Du latin metaphysica, composé du préfixe méta- et de physique.
Elle désigne à l'origine les ouvrages écrits par Aristote venant après ceux traitant de la physique (collection nommée μετὰ τὰ φυσικά, méta ta phusika, « après la physique », par Andronicos de Rhodes).

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
métaphysique métaphysiques
\me.ta.fi.zik\

métaphysique \me.ta.fi.zik\ féminin

  1. Partie de la philosophie qui traite des premiers principes de nos connaissances et des idées universelles.
    • La discipline qui considère les réalités entièrement séparées de la matière et la pure activité de l'intellect en acte et de l'intellect en puissance, celle qui est élevée à lui du fait de l'activité, tout cela ils l'appellent théologie, philosophie première et métaphysique, puisque cela se situe au-delà des réalités physiques. — (Simplicios, Commentaire sur la Physique d'Aristote, I, 21)
    • Instruit dans les sciences des anciens Chaldéens, il n'ignorait pas les principes physiques de la nature tels qu'on les connaissait alors, et savait de la métaphysique ce qu'on en a su dans tous les âges, c'est-à-dire fort peu de choses. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, I. Le borgne, 1748)
    • Toutes les billevesées de la métaphysique ne valent pas un argument ad hominem. — (Denis Diderot, Pensées philosophiques, Texte établi par J. Assézat, Garnier, 1875-77)
    • Toute la métaphysique d'Aristote est conditionnée par la nécessité d'échapper au monisme du Père des Métaphysiciens, de Parménide. — (Louis Rougier, Histoire d'une faillite philosophique: la Scolastique, 1925, éd.1966)
    • Le pessimisme est tout autre chose que les caricatures qu'on en présente le plus souvent : c'est une métaphysique des mœurs bien plutôt qu'une théorie du monde ; […], — (Georges Sorel, Lettre à Daniel Halévy, 15 juillet 1907, dans Réflexions sur la violence, 1908)
    • En réalité, ne peut être défini que ce qui est limité, et la métaphysique est au contraire, dans son essence même, absolument illimitée, ce qui, évidemment, ne nous permet pas d'en enfermer la notion dans une formule plus ou moins étroite ; [...], — (René Guénon, Introduction générale à l'étude des doctrines Hindoues, 1921)
    • Alors, le repas familial avait une belle tenue ; les femmes, qui ne s’intéressent pas à la métaphysique, pouvaient surveiller leurs enfants et procéder à ces échanges de recettes de cuisine ou de lessive, qui font les bonnes maisons. Ainsi, chacun trouvait son compte dans ces agapes sérieuses, et les enfants eux-mêmes, sans s’en douter, recevaient des enseignements profitables dont ils remercieraient plus tard leur oncle Ferdinand, quand ils auraient augmenté en sagesse. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 133.)

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Adjectif modifier

Singulier Pluriel
Masculin
et féminin
métaphysique métaphysiques
\me.ta.fi.zik\

métaphysique \me.ta.fi.zik\ masculin et féminin identiques

  1. Qui relève de la métaphysique.
    • La métaphysique tout entière est attachée à la détermination de l'idée d'infini ; il n'est point de difficulté métaphysique qui ne naisse de l'opposition entre le fini et l'infini. — (Jules Simon, Introduction de: « Œuvres de Descartes », édition Charpentier à Paris, 1845)
    • Car, insoucieux en effet du temps, ivre de vin et de discussions métaphysiques, le Mousse avait visité une à une toutes les fermes du plateau. — (Louis Pergaud, Le retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • L'absence de droits naturels fit de la liberté un concept juridique, et non métaphysique. En tant que serviteur de Dieu, l'homme n'est ontologiquement rien. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.54)
  2. (Par extension) (Péjoratif) Qui a un caractère particulièrement abstrait.
    • Dans l’Aurore du 4 septembre 1905, Clemenceau reproche à Jaurès d'embrouiller l'esprit de ses partisans « en des subtilités métaphysiques où ils sont incapables de le suivre » ; il n'y a rien à objecter à ce reproche, sauf l'emploi du mot métaphysique; Jaurès n'est pas plus métaphy­sicien qu'il n'est juriste ou astronome. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.IV, La grève prolétarienne, 1908, p.160)

Synonymes modifier

Traductions modifier

Forme de verbe modifier

Voir la conjugaison du verbe métaphysiquer
Indicatif Présent je métaphysique
il/elle/on métaphysique
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que je métaphysique
qu’il/elle/on métaphysique
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
métaphysique

métaphysique \me.ta.fi.zik\

  1. Première personne du singulier de l’indicatif présent de métaphysiquer.
  2. Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de métaphysiquer.
  3. Première personne du singulier du subjonctif présent de métaphysiquer.
  4. Troisième personne du singulier du subjonctif présent de métaphysiquer.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif de métaphysiquer.

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier