porter le diable en terre

Français modifier

 

Étymologie modifier

Locution composée de porter, diable et terre.

Locution verbale modifier

porter le diable en terre \pɔʁ.te lə djɑ.bl‿ɑ̃ tɛʁ\ (se conjugue → voir la conjugaison de porter)

  1. Avoir l’air triste, sinistre.
    • – Tu me dis que tu es joyeux d’un ton à porter le diable en terre. Jadis, mon cher Landry, tu étais gai et sautillant comme le tic-tac de ton moulin, que tes chansons accompagnaient toujours ; aujourd’hui, tu es morne comme les croix du cimetière. Ah çà ! l’eau ne fait donc plus tourner la meule ? — (Alexandre Dumas, Le Meneur de loups, 1857)
    • Sacredié ! Thomas, dit le cavalier de droite en s'adressant à celui-ci, tu n'es jamais bien gai d'habitude ; mais, aujourd'hui, parole d'honneur, tu as l'air de porter le diable en terre.
      – Dame, dit le chasseur de gauche, s'il ne porte pas le diable en terre, il m'a bien l'air de le porter en croupe.
      — (Alexandre Dumas, Les louves de Machecoul, 1858)
    • « Qu’est-ce qui te prend ? interrogea-t-il. Tu as l’air de porter le diable en terre, et Mlle Édith semble copier tes airs désenchantés. Comme c’est encourageant ! Le voyage aurait-il cessé de te plaire ? — (Jules Verne, Le Volcan d’or, Bibliothèque d’éducation et de récréation, 1906)
    • Mon père travaillait, penché sur son pupitre, à cause de sa myopie. Il leva la tête et reconnut « les grands diables », fils de son cher Alfred Stevens, qu’il aimait tant, puis Catherine Stevens, dont le fiancé fixa son attention : « Ah ! ah ! médecin comme Léon. Vous n’avez pas l’air de porter le diable en terre, au moins. Je vous en félicite. Je parie, belle jeunesse, que vous êtes à la recherche d’une omelette. Eh bien, allez donc à l’Ermitage ! » C’était un très aimable caboulot de la forêt de Sénart, auprès duquel habitait Nadar. — (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/Salons et Journaux, Grasset, 1917, réédition Le Livre de Poche, page 311)
    • Du jour où elle avait cessé de m’embrasser, elle avait eu un air de porter le diable en terre, toute droite, figée, avec une voix triste dans les plus simples choses, lente en ses mouvements, ne souriant plus jamais.— (Marcel Proust, Albertine disparue (1925) (À la recherche du temps perdu))

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

  • Somain (France) : écouter « porter le diable en terre [Prononciation ?] »