Français modifier

Étymologie modifier

Du latin suffocare (« étouffer »).

Verbe modifier

suffoquer \sy.fɔ.ke\ transitif ou intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Empêcher de respirer librement, faire perdre la respiration ou rendre la respiration difficile ; il se dit ordinairement du manque de respiration qui arrive par quelque cause intérieure ou par l’effet de quelque vapeur nuisible.
    • Il est d’un embonpoint excessif, qui est toujours prêt à le suffoquer. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, XVI. Le basilic, 1748)
    • Le contremaître avait bien déjeuné ; la chaleur le suffoquait. Il alla prendre l'air à l’étendoir des cuirs. C'était comme une immense volière perchée tout en haut de l'usine. — (Rémy Cazals, Les révolutions industrielles à Mazamet: 1750-1900, Éditions La Découverte-Maspéro/Privat, 1983)
      • (Absolument) Il fait un air brûlant qui suffoque.
  2. Étonner fortement, causer une émotion ou une surprise très vive.
    • Son insolence nous a suffoqués.
    • Ainsi se terminent à l’ordinaire bien des scènes. Remarquez, s'il vous plaît, qu'on n'a rien éclairci, rien résolu ; et cependant tout semble apaisé. On s'anime, on se fâche, on réclame des explications ; on vous suffoque par le moyen des histoires les plus extravagantes ; quelqu'un pleure; on s'attendrit ; on a oublié le point de départ de l'aventure, et chacun vaque à ses affaires. — (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, réédition Le Livre de Poche, page 84)
    • Mlle Félicité Lerouge est une des premières gagnantes. Elle suffoque de joie lorsque, sur ses genoux, on dépose un bateau-encrier, en nacre, qui porte sur sa voile tordue et retenue par des fils de cuivre l’inscription : Dunkerque. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 192)
    • Malgré les promesses du ciel, je suffoquais d’horreur en pensant à la mort qui sur terre sépare à jamais les gens qui s’aiment. — (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 89)
    • De saintes personnes qu’eût suffoquées le moindre mot jugé indécent échangeaient volontiers, au salon, des détails hideux ou sales concernant des agonies. Nous avons changé tout cela : nos amours sont publiques ; nos morts sont escamotées. Il n’y a guère à choisir entre ces deux formes de pudibonderie. — (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, pages 213-214)
  3. (Nosologie) Faire mourir en arrêtant la respiration.
  4. (Vieilli) Tuer par étouffement.
    • Au même moment, Charles Savage fut saisi par les jambes et six hommes le tinrent la tête en bas et plongée dans un trou plein d’eau jusqu’à ce qu’il fût suffoqué. — (Peter Dillon, Voyage dans la mer du sud, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
  5. (Intransitif) Perdre la respiration.
    • On suffoque dans cette pièce, ouvre la fenêtre !
    • Il est près de suffoquer.
    • Je suffoque.
    • Suffoquer de colère, d’indignation, c'est être animé d’une vive colère, d’une vive indignation que l’on a peine à contenir.

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier

Voir aussi modifier