Français modifier

Étymologie modifier

Deux graphies reflètent les différentes suppositions d’origine de l’expression. Jacques de Garches écrit en 1892 « au temps pour moi » mais son éditeur en 1898 le corrige en « autant pour moi »[1]. En 1902, Paul Reboux se pose la question[2]. Jean-Paul Sartre utilise la graphie « au temps pour moi »[3].

L’Académie française indique une origine musicale, selon laquelle l’expression signifie : « reprenons au temps, à la mesure, à partir de laquelle nous nous sommes trompés »[4]. Adolphe V. Thomas évoque un temps dans les mouvements militaires de type : « reprenons pour moi à la cadence que j’ai ratée »[5]. Cette hypothèse est réfutée par, entre autres, Claude Duneton[6] et Frédéric Allinne : selon eux la graphie au temps pour moi est en réalité une forme cuistre ou pédantesque de autant pour moi et l’hypothèse des origines militaires de l’expression serait une légende, une sorte de « canular étymologique », comme on en a inventé pour l’origine de beaucoup d’expressions → voir autant pour moi.

Locution-phrase modifier

au temps pour moi \o tɑ̃ puʁ mwa\ invariable

  1. Formule d’excuse qui exprime la concession d’une erreur que l’on a commise.
    • « Au temps pour moi », concède ma prof de maths quand quelqu'un relève une erreur au tableau. — (Lily King, La Pluie et le beau temps, traduit de l’anglais (USA) par Bruno Boudard, Presses de la Cité, 2012, chap. 7)
    • J’avais pourtant cru voir le mot « ÉCOLE » sur la devanture de l’établissement juste après « auto ». Au temps pour moi, ma dyslexie passagère a encore frappé... Enfin...bizarrement, je crois ne pas être la seule à avoir souffert de ce syndrome… — (Nina Belile, Vous saurez tout sur le permis, éditions La Boite à Pandore, 2015, épilogue)
    • — Pedigree de Marcel Proute, je te prie. Du moins ce que tu en sais.
      — A l’origine, il était horloger, attaque Ambroise.
      — A la recherche du temps perdu, ironisé-je pour moi seul, mais j’ai la surprise de le voir sourire.
      Il dit :
      — Il s’appelait Proute, pas Proust.
      Au temps pour moi ! Ce macaque vient de gravir un échelon dans mon estime.
      — (Frédéric Dard, San-Antonio : Les huîtres me font bâiller : ouvrage reconnu d’inutilité publique, Paris : Fleuve noir, 1995)

Variantes orthographiques modifier

Synonymes modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

→ voir autant pour moi et mea culpa

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier

Sources modifier

  1. Jacques de Garches, « Psitt ! Perruquier ! Conte régimentaire », La Caricature, 9 avril 1892 et La Petite Caricature, journal de contes joyeux, 6 décembre 1898. Passages reproduits dans « au temps pour moi ou Autant pour moi ? », 27 mars 2016, site La France pittoresque, en ligne.
  2. Paul Reboux, feuilleton « Josette », Le Journal, 7 octobre 1902. Passage reproduit dans « au temps pour moi ou Autant pour moi ? », 27 mars 2016, site La France pittoresque, en ligne.
  3. Le Mur, page 154
  4. Ce qu’en dit l’Académie française
  5. Dictionnaire des Difficultés, Larousse, 1971
  6. — (Claude Duneton, Au plaisir des mots, Balland, 2004, p. 17)

Bibliographie modifier