Français modifier

Étymologie modifier

(1845)[1] Dérivé de déshumaniser, avec le suffixe -able.

Adjectif modifier

Singulier Pluriel
Masculin
et féminin
déshumanisable déshumanisables
\de.zy.ma.ni.zabl\

déshumanisable \de.zy.ma.ni.zabl\ masculin et féminin identiques

  1. Qui peut perdre son humanité, son caractère d’humain.
    • Gamelin a été déshumanisé parce qu’il était déshumanisable. Il prononce des sentences, puis se rend chez sa maîtresse. D’autres les exécutent. Il a le sentiment d’envoyer à la mort des idées, non des personnes. Il a la langue de bois et les mains propres. — (Jeanyves Guérin, Camus lecteur d’Anatole France, in La culture d’Anatole France (II), revue Littérature et nation, n° 12, Université François Rabelais, Tours, 1993, pages 90-91)
    • Ceux-là même qui auraient dû représenter la quintessence des droits humains se retrouvaient plus que tous les autres hommes exposés à l’inhumanité : déplaçables, déportables, déshumanisables, et finalement tuables. — (Yves Cusset, Réflexion sur l’accueil et le droit d’asile, éditions François Bourin, Paris, 2016)
  2. Qui peut ne plus être lié à un être humain.
    • Ainsi que le soulignent Ferrary et Pesqueux (2006), lorsque la connaissance est « déshumanisable » au sens où elle est rendue explicite (sous la forme d’une codification, d’une formalisation ou d’une informatisation), le bien échangé est alors constitué par la connaissance elle-même. — (Jean-Pierre Bouchez, L’entreprise à l’ère du digital, De Boeck Supérieur, 2016 , Louvain-la-Neuve)
    • Il apparaît sans surprise que les métiers ne nécessitant ni qualification ni créativité sont facilement « déshumanisables ». Et cette mutation-là est déjà en cours : le géant Amazon dispose désormais de robots magasiniers dans ses centres de tri. — (Viviane Thivent, Cobot : Ce robot qui menace de nous piquer nos jobs, thegoodlife.thegoodhub.com, 10 septembre 2015)

Traductions modifier

Références modifier

  1. Figure dans la seconde édition de Enrichissement de la langue française : dictionnaire de mots nouveaux de Jean-Baptiste Richard de Radonvilliers, Paris, 1845, page 134.