Français modifier

Étymologie modifier

Du latin fricar (« frotter) » avec le suffixe -elle. Le terme semble apparaître, pour la première fois, dans La Vie des Dames galantes, discours premier (sur les femmes qui font l’amour et leurs maris cocus), de Brantôme, rédigée vers 1590 et publiée, dans une première publication imparfaite, vers 1655.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
fricarelle fricarelles
\fʁi.ka.ʁɛl\

fricarelle \fʁi.ka.ʁɛl\ féminin

  1. (Vieilli) (Sexualité) Ébats lesbiens ; pratique homosexuelle féminine.
    • J’ay cogneu de mon temps deux belles et honnestes damoiselles de bonnes maisons, toutes deux cousines, lesquelles ayant couché ensemble dans un mesme lit l’espace de trois ans, s'accoustumèrent si fort à cette fricarelle, qu’après s’estre imaginées que le plaisir estoit assez maigre et imparfait au prix de celuy des hommes, se mirent à le taster avec eux, […]. — (Brantôme, Vies de femmes galantes, discours 1, nouvelle édition revue & corrigée sur celle de 1740, Paris : chez Garnier frères, 1841, page 108)
    • La Fricarelle. « Il est des femmes qui s’adonnent à d’autres femmes pour s’entrefrotter ou faire la fricarelle, donne con donne. On les voit toutes retroussées, et leurs caleçons bas, se coucher l’une sur l’autre, s’entrebaiser en forme de colombe, se frotter, s’entrefriquer, bref se remuer fort, paillarder et imiter les hommes... — (Eugène Saunier, Physiologie et pathologie humoristiques illustrées de la génération, 1832, page 96)
    • Que demain passe l’homme pour elles, et, comme la fillette de Nerciat, elles te miauleront, mon frère, que la fricarelle n’était qu’énervement. — (Aurélie de Faucamberge, L’art d’aimer, tome 1, Librairie Anthème Fayard & Cie, 1927, page 239)
    • — La belle affaire ! En vérité, n’êtes-vous pas un couple qui tribadez sous notre toit et jouez nuitamment de la fricarelle en vous fourrant le museau dans vos parties vergogneuses ? — (Patrick Pesnot, La rose et le bourreau, Paris : Éditions L’Archipel, 2018)
    • René Vivien chante sa belle,
      Et nul n’a célébré plus haut
      Les plaisirs de la fricarelle
      Depuis la terrible Sapho.
      — (André Arnyvelde, « Les Bas-Bleus », dans la revue Les Hommes du jour , n° 38 du 10 octobre 1908, page 7)
  2. (Par extension) (Vieilli) (Sexualité) Lesbienne.
    • — « < Où ai-je vu que Mme Scarron fut fricarelle avec Ninon de Lenclos ? » — (Joséphin Péladan, La gynandre, : prologue, Paris : chez E. Dentu, 1891, page 36)
    • En signe de pardon et d'association, elle bisa les lèvres de Diane et y coula un long carressis le long de l'échine.
      Lorsqu'elles eurent démurgé de la chambre, Madame de Médicis sortit de sa planque, respira un grand coup, et examina la situation.
      « Ben, ça va poinct mieux ! Les deux fricarelles, encore, j'men colle. Elles iront pas loin et je les ferai poirer par les gardes. […]. »
      — (Pierre Devaux, La Reine mère, Éditions Pierre Trémois, 1945)
    • […], tandis que les femmes déviantes ne sont désignées que par des termes ayant un ancrage historique : lesbienne, saphiste, tribade. []. Viendra ultérieurement le temps bien plus insultant des chipettes, des fricatrices ou fricarelles, des gavousses, des gougnottes, des gousses, des gouines, des mangeailles, voire des camionneuses... Mais c’est là une autre histoire ! — (Jacques-Philippe Saint-Gérand, « Homosexualité des alphadécédets : remarques sur un innommable des dictionnaires conformes, et recours aux excentriques », dans Romantisme, n° 159, 2013/1, pages 19-34)

Variantes orthographiques modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Références modifier

  • Alfred Delvau, Dictionnaire érotique moderne (1864), Imprimerie de la société des bibliophiles cosmopolites (Jules Gay), 1874, p. 216.