gagneuse

Français

Étymologie

(XVIII^e siècle) Dérivé de gagner, avec le suffixe -euse.

Nom commun

Singulier	Pluriel
gagneuse	gagneuses
\ɡa.njøz\

gagneuse \ɡa.njøz\ féminin (pour un homme, on dit : gagneur)

Celle qui gagne, qui gagne habituellement.
- Or sus, enfans que l’on chante
  Philotis, cette servante,
  Qui défit tant de soldats,
  Célébrez-ci, célébrez-là, la la la,
  Cette gagneuse de combats. — (François Parfaict, Dictionnaire des Théâtres de Paris, tome V, Lambert, Paris, 1756, page 251)
- J’eus vingt fois sur le bout de la langue de lui demander la vérité ; car, si elle était fautive de Charlot, j’étais tout prêt à lui en remettre le péché, et si, au contraire, elle prenait le fardeau du péché d’une autre, j’avais envie de lui baiser le bout des pieds, comme à la plus douce et patiente gagneuse de paradis. — (George Sand, Les Maîtres sonneurs, A. Cadot, Paris, 1853)
(Argot) (Péjoratif) Prostituée qui rapporte de l’argent à un souteneur.
- Y a encore, qui lui taquine le sens fondamental de l’équité, le fait qu’elle-même soit devenue la gagneuse de Gégène, et non celle de Paulo. En saine justice, Paulo ayant buté Fernand, c’est à Paulo qu’elle, Nini, devait revenir. — (Albert Simonin, Le hotu s’affranchit, Série noire, Gallimard, 1969)
- Une gagneuse est une pute qui rapporte. — (Isabelle Alonso, Et encore, je m’retiens ! Propos insolents sur nos amis les hommes, Robert Laffont, 1995)
- « Mentalité »… Un mot qui m’évoque le Julot casse-croûte parlant de sa gagneuse : « Elle a une bonne mentalité. » — (François Cavanna, Lune de miel, Gallimard, 2011, collection Folio, page 242)
- Dans son esprit, un homme, ça restait pas à la cagna à faire le hareng pendant que sa gagneuse allait aux asperges. — (Luc Baranger, Maria chape de haine, chapitre 6, Baleine, 2010)