Français modifier

Étymologie modifier

Modification de jeune fille avec vieille.

Locution nominale modifier

Singulier Pluriel
vieille fille vieilles filles
\vjɛj.fij\

vieille fille \vjɛj.fij\ féminin (pour un homme, on dit : vieux garçon)

  1. (Sens figuré) (Péjoratif) Femme célibataire assez âgée.
    • Sylvie jeta sur mademoiselle Habert un de ces regards de vieille fille à vieille fille, atroce et doucereux. — (Honoré de Balzac, Pierrette, 1840)
    • Quant à moi, jamais je ne serai vieille fille. Je me ferai mère par la bienfaisance… — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Il suffit d’entendre l’expression « vieille fille », pour que surgisse le stéréotype semblant vieux comme le monde d’une femme d’environ quarante ans, célibataire et inactive sexuellement, vivant seule ou avec quelques chats, passablement laide, souvent un peu aigrie, voire carrément méchante; un stéréotype qui flirte avec l’imaginaire très connoté de la sorcière. (...) « En restant fille, une créature du sexe féminin n’est plus qu’un non-sens : égoïste et froide, elle fait horreur. Cet arrêt implacable est malheureusement trop juste pour que les vieilles filles en ignorent les motifs. » (Balzac, « Les célibataires : Le curé de Tours ») — (Loup Belliard, Comment Balzac a créé le stéréotype de la vieille fille, the Conversation, 14 septembre 2023)
    • Qui n’a déjà remarqué une vieille fille, pauvre, seule, — vingt-cinq ou quarante ans, sait-on ? — se promenant, un jour de fête dans Paris ? Quand les familles passantes se mêlent du regard, du sourire, se sentent en cohésion, en sympathie dans leur quartier, dans la ville, — la vieille fille a beau vouloir ressembler à tout le monde et faire semblant d’avoir un but, un motif de vivre, — comme on dégage l’être dépareillé, sans attache, sans aimantation ! — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
    • Elle était de ces vieilles filles qui, toute leur vie repliée sur elles-mêmes, n'étaient vraiment sensibles qu'au spectacle de leurs fonctions internes, quoique cette vue fût souvent déparée par je ne sais quelles scléroses, arthrites et colibacilloses. — (Maurice Bedel, Mémoire sans malice sur les dames d'aujourd'hui, 1935)
    • Disons-le donc : il n'y a plus de vieilles filles; il y a des femmes célibataires. — (Maurice Bedel, Mémoire sans malice sur les dames d'aujourd'hui, 1935)
    • […], mais à Mervale les dix maisons, comme dix vieilles filles revêches, continueraient à s'épier, à s'envier, à s'enfoncer de plus en plus secrètes et solitaires, chaque mois davantage, […]. — (Jean Rogissart, Mervale, Éditions Denoël, Paris, 1937, page 16)
    • — Pierson, dit Alexandre, qu’est-ce que tu feras après la guerre ?
      — Moi ? Mais je me ferai ingénieur en céramique. Et toi ?
      — Moi ? Curé, bien entendu. Curé dans ta cure, l’abbé ! Et qu’est-ce que je leur mettrai dans les fesses, à tes vieilles filles !
      Pierson tira sur sa pipe.
      — Il n’y a pas de vieilles filles chez moi. C’est un quartier cent pour cent ouvrier. Les vieilles filles, c’est une invention des classes distinguées.
      — Elles se marient toutes, alors, dans ta paroisse ?
      — Oh non ! dit Pierson, mais les vieilles filles, dans ma paroisse, c’est encore celles qui sont le plus mariées.
      — (Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, 1949, réédition Le Livre de Poche, page 224)
    • Il y avait des moments où Joseph le détestait, détestait sa voix, ses yeux, ses cheveux, sa façon de manger son grape-fruit avec des gestes de vieille fille, enfin tout ce qui faisait que David était David. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 180)
    • 18 septembre 1940 – Il faut se marier, ne serait-ce que pour ne pas être à trente ans une « vieille fille » mais une « jeune femme ». Il n’existe qu’un terme unique pour désigner l’homme de trente ans, quelle que soit sa vie personnelle. La femme, elle, est qualifiée suivant l’usage qu’elle a fait de l’homme et par rapport à lui. Que faire contre cette monstruosité ? — (Benoîte et Flora Groult, Journal à quatre mains, Denoël, 1962, page 80)
    • Je m’impatientais ; qu'est-ce que je foutais là, à perdre mon temps dans le but de plaire à une vieille fille qui faisait la baboune ? C'était ridicule à la fin… J'ai sacré mon camp. — (Louise Dubuc, Les chenilles du brigadier, Éditions Leméac, 2008, page 145)

Hyperonymes modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier