étrangler un perroquet

Français modifier

Étymologie modifier

Cesare Lombroso, dans L'homme criminel; criminel né, fou moral, épileptique, criminel fou, criminel d'occasion, tome 1, part. 3, chap. 10, 2e édition française traduite sur la 5e édition italienne, Paris : chez Félix Alcan, 1895, p. 475, propose une étymologie:
« L'expression étrangler un perroquet, qu'un néologiste a essayé de transformer en stranguler un ara, nous fournit un autre exemple de ce genre. Étrangler un perroquet veut dire boire un petit verre d'absinthe. On y trouve une allusion à la couleur (le perroquet et l'absinthe sont également verts), une allusion au geste qui est le même dans les deux cas et qu'on explique par un jeu de mots : pour étrangler un perroquet on le prend par le cou, et pour boire l'absinthe on prend le cou du verre à pattes (vert à pattes) qui la contient. Il y a enfin une allusion à la sensation d'étranglement que produit l'absinthe en passant par l’œsophage.»

Locution verbale modifier

étrangler un perroquet \e.tʁɑ̃.ɡle œ̃ pɛ.ʁɔ.kɛ\ intransitif (se conjugue → voir la conjugaison de étrangler)

  1. (Sens figuré) (Vieilli) Boire un verre d'absinthe ; s’adonner à la fée verte.
    • Parmi tous ceux qui lèvent le coude tous les matins et tous les soirs, en guise de prière, il en est pour qui le cognac est devenu insipide ; il leur faut cette liqueur alcoolique verdâtre, qu'on appelle l’absinthe. Ils aiment à étrangler un perroquet sur le zinc. — (« Ce que vous buvez », dans Le Dimanche : Bulletin des Corporations, du 18 février 1893 (5e année - n° 7), p. 108)
    • Quand on lui demanda quelle était la cause de son crime, il déclara qu'il avait l'habitude d’étrangler un perroquet pour s'ouvrir l’appétit. Il fut, en conséquence, acquitté. — (Achille Mélandri, « Le perroquet-réclame », dans Lady Venus, Paul Ollendorf éditeur, 1884, p. 230)
    • Sur tous les points de la salle encombrée, l'absinthe coule à flots. Après le repas comme avant, les consommateurs étranglent des perroquets. De cinq heures de matin à minuit le massacre ne discontinue pas ; […]. — (P.-L. Imbert, « L'Académie de la Bohème ou la Poésie de l'absinthe (1876) », dans La France contemporaine, ou, Les français peints par eux-mêmes : études de mœurs et de littérature, études recueillies par J. Baumgarten, Cassel : Théodore Kay, 1878, p. 35)

Synonymes modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier