Français modifier

Étymologie modifier

Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.

Nom propre modifier

Nom propre
Bélaye
\bɛ.laj\

Bélaye \bɛ.laj\[1]

  1. (Géographie) Commune française, située dans le département du Lot.
    • S’il existe des légendes accrochées à l’histoire d’une région ou d’un village comme le lychen [sic : lichen] à la pierre, celle de Bélaye (Lot) demeure un exemple singulier. Aussi, encore aujourd’hui, chaque habitant de cette cité quercynoise connaît-il cette fantastique histoire qui ouvre cette série de contes. Pour ma part, je l’ai recueillie un soir de l’hiver 1972 auprès de Gabriel Clerc, un authentique Bélaycois au crépuscule de sa vie…
      […]
      C’est le Drac, murmurait-on, le soir à la veillée. Ramassé autour du cantou, chacun racontait dans quelle étrange circonstance le Drac avait été vu à l’orée d’un bois, au détour d’un chemin abandonné ou dans un roncier. L’un le décrivait comme un petit homme à la tête de loup, l’autre l’avait pourchassé, intimement persuadé qu’il s’agissait d’un monstre humain revêtu d’une peau d’ours. Les interprétations étaient diverses et souvent contradictoires. Mais personne des alentours de Bélaye n’avait pu identifier l’intrigante « bête » alors que celle-ci poursuivait ses méfaits dans toute la contrée.
      À Lalaurie, on l’avait vue tenant dans ses griffes une brebis de Miquelou. À Lalande, la redoutable créature avait séquestré Marsounet, l’enfant de Marsis vieux de quelques mois seulement, au grand désespoir de sa mère qui menaçait de se noyer à la Fontaine des Fées pour racheter son âme de sa malveillance. À Bellegarde, la servante du château prétendait que le Drac s’était enfermé la nuit dans la chapelle et avait réduit en mille morceaux le rétable qui l’ornait. À Cousserans, le perfide animal avait réussi à pénétrer dans le vieux moulin du Coustels. Là, il avait percé tous les sacs de blé, privant ainsi de pain, une semaine durant, tous les habitants de la vallée de Latour. À mesure que l’on approchait de la fête de Noël, les méfaits se multipliaient. Le dimanche, les bancs de la Grande-Église s’emplissaient considérablement. Et le curé de Bélaye invitait ses ouailles à plus de prières afin de conjurer le mauvais sort qui s’abattait sur leur paroisse.
      Décembre était donc là, avec son froid et sa neige, contraignant les villageois à rester dans leurs demeures, chacun s’adonnant aux travaux d’hiver tels que l’égrenage du maïs ou la
      dénoisillade. Néanmoins, braves gens, en ces temps de froidure, le Drac redoublait ses ravages ; aux dires de certains paysans, parfois, il était même à deux endroits à la fois. La terreur s’était donc emparée de toutes les bonnes gens à tel point que dès l’Angelus sonné, plus personne ne se hasardait à laisser poindre le bout de son nez dans la nuit noire. Les drôles refusaient d’aller tirer le vin à la cave, les femmes ne daignaient plus aller chercher le fagot de bois qui devait alimenter le feu de la veillée. L’appréhension et la frayeur étaient telles que l’on avait surnommé Bélaye « le champ du diable ». La cité maudite se trouvait ainsi mise en quarantaine, nul habitant des localités voisines n’osant acheter les récoltes des Belaycois. Un tel état de tourmente devenait insupportable et l’on décida enfin, le 24 Décembre [sic : décembre] 1760, d’organiser une gigantesque battue dans tout le pays à laquelle participeraient tous les hommes valides de la cité, chacun devant se munir de pieux, de fourches et de toutes armes pouvant mettre un terme aux agissements de cette incarnation du diable qui, depuis de longs jours, dévastait tout ce que Dieu faisait. — (Jean-Pierre Alaux, Si mon païs m’était conté : contes, Éditions Eché, Toulouse, 1981)

Gentilés et adjectifs correspondants modifier

Références modifier

  • Cette page utilise des renseignements venant du site habitants.fr.
  • [1] : « Bélaye » sur prononcerlieux.canalblog.com (Prononciation LOCALE française des toponymes, base de données phonétique), 26 mars 2020

Voir aussi modifier

  • Bélaye sur l’encyclopédie Wikipédia