fleur bleue

Français modifier

Étymologie modifier

→ voir fleur et bleu. La fleur bleue (en allemand die blaue Blume) n’a, au départ, aucun rapport avec l’amour. Cette expression est issue du courant romantique du XIX^e siècle. Dans son roman Henri d’Ofterdingen, l’écrivain romantique Novalis présente une fleur bleue comme un passage entre deux mondes : le monde réel chaotique, et le monde spirituel dans lequel l’artiste se réfugie pour fuir la réalité et s’élever spirituellement. Chez Novalis, cette fleur symbolise l’amour absolu qu’Henri porte à Mathilde mais aussi l’union du rêve et du monde réel, qui était un des grands objectifs du romantisme^[1].

Locution adjectivale modifier

fleur bleue \flœʁ blø\

(Péjoratif) Très sentimental ; naïvement romantique.
- Ma sœur est tellement fleur bleue qu'elle croit au prince charmant.
- J’avais vu autrefois un film anglais de David Lean intitulé Brief Encounter (Brève rencontre), avec Trevor Howard et Celia Johnson, et je ne pensais jamais à Kim sans l’évoquer. Étonnamment, je revis ce film avec Sartre dans une salle d’art et d’essai, à Montparnasse je crois, et nous sortîmes tous deux en pleurs. Nous étions aussi fleur bleue l’un que l’autre. — (Claude Lanzmann, Le Lièvre de Patagonie, Gallimard, 2009, chapitre XIV)
- C’est banal
  Un peu fleur bleue, pas très original
  Mais je l’aime plus fort que j’l’ai jamais aimée. — (Robert Charlebois, Les Ondes)
- Vous avez la vingtaine et vous en avez assez des filles de votre âge, c’est normal. Trop fleur bleue, elles parlent d’avenir, se projettent dans une vie de couple, vous susurrent amoureusement les prénoms de vos futurs marmots… — (Où chasser la cougar à Paris ?, dans Paris Zigzag (www.pariszigzag.fr), 2016)
(Par extension) Naïf et rêveur.
- La fin du chapitre 63 d’Aurélien d’Aragon illustre un côté fleur bleue.