Étymologie

modifier
(Nom commun 1) (1791) Graphie erronée de grivelin (même sens), régionalisme angevin d’origine inconnue[1].
(Nom commun 2) (XVIe siècle) Forme diminutive de grave (îlot, banc de sable dans le lit d’un cours d’eau, lui-même du latin populaire *grava, « sable, gravier ») : grave recouvert de saules[2], et par extension ces saules eux-mêmes[3][4].

Nom commun 1

modifier
Singulier Pluriel
gravelin gravelins
\ɡʁav.lɛ̃\

gravelin \ɡʁav.lɛ̃\ masculin

  1. (Désuet) Nom vernaculaire du chêne pédonculé.
    • Cet arbre (le chêne à trochets) qui est sur le retour, croît sur un plateau herbeux, couvert de hêtres, de chênes, de rouvres et de gravelins de fortes dimensions. — (Jacques-Joseph Baudrillart, Annales forestières, Arthus-Bertrand, août 1812, page 374)
    • Face à lui, dans le layon étroit qui serpentait parmi les hauts gravelins séculaires, un magnifique cerf, blessé et boîtant bas, s'approchait hors d'haleine ; manifestement, le splendide animal, un dix cors de toute beauté, était navré à mort. — (Claude Poussard, Les corbeaux en ripailles, Debresse, 1994, page 42)

Nom commun 2

modifier
Singulier Pluriel
gravelin gravelins
\ɡʁav.lɛ̃\

gravelin \ɡʁav.lɛ̃\ masculin

  1. (Berry, Orléanais, Bourgogne) (Désuet) Banc de sable dans un cours d’eau (notamment la Loire) colonisé par le saule des vanniers.
    • Le dernier débordement de la Loire a causé un dommage si exorbitant dans cette paroisse qu’elle a le plus grand intérêt à demander que l’on emploie tous les moyens qui pourront la mettre à l’abri de ce fléau destructeur ; en conséquence, elle demande la réparation et l’entretien des levées, la destruction des plantations existantes, telles que les gravelins qui obstruent le cours de la rivière. — (Cahier de doléances du Tiers État de Chécy, 1789)
  2. (Par extension) (Désuet) Ce saule lui-même.
    • Gravelin (Salix viminalis), à Léré, Sancerre. Dans la région de la Loire, on désigne, sous le nom de gravelins, les îles formées par l’arrêt des sables, et qui sont en peu de temps envahies par ce saule [...]. Les tiges de l’année sont coupées pour confectionner des paniers et des corbeilles. — (A. Le Grand, Liste des noms populaires des plantes du Berry et principalement du Cher, Mémoires de la Société historique, littéraire et scientifique du Cher, 1898, page 100)
    • 24 septembre. — Le Danube, gêné dans son cours par de petites îles plantées de saules et de gravelins, devient lent et paresseux. — (Jean-Baptiste Morot, Journal de voyage : Paris à Jérusalem, J. Claye, 1869, page 376)
    • Les gravelins sont de petits saules ou des osiers qui poussent dans les grèves ou dans les graviers des cours d’eau. D’où : Les Gravelins (Mareau-aux-Prés). — (Jacques Soyer, Les noms de lieux du Loiret, Horvath, 1933, page 638)

Variantes

modifier

Prononciation

modifier

Anagrammes

modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Références

modifier
  1. « gravelin », dans le FEW (Französisches Etymologisches Wörterbuch), volume 21, page 64, colonne 2, 1922-2002 → consulter cet ouvrage
  2. Frédéric GodefroyDictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage
  3. « gravelin », dans le FEW (Französisches Etymologisches Wörterbuch), volume 4, page 256, colonne 2, 1922-2002 → consulter cet ouvrage
  4. Vittorio Bertoldi, Discussioni etimologiche : il pliniano combrtum, regionalismo gallo-ligure nel latino, Vox Romanica, no 3, 1938, page 235