Français modifier

Étymologie modifier

(XIXe siècle) Dérivé du préfixe logo-, avec le suffixe -gramme, eux-mêmes issus du grec ancien λόγος, logos (« parole ») et γράμμα, gramma (« caractère, lettre »).

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
logogramme logogrammes
\lɔ.ɡɔ.ɡʁam\
 
Les hiéroglyphes d'Égypte sont des logogrammes parmi d'autres

logogramme \lɔ.ɡɔ.ɡʁam\ masculin

  1. (Linguistique) Caractère représentant un morphème (mot, etc.) ayant un sens et une séquence de phonèmes (sons).
    • Les logogrammes (du grec logos) sont des marques des différents mots. Proposé par Bloomfield, Gelb, Istrine, etc., ce terme remplace le terme imprécis d’idéogramme. On appelle donc logogrammes les écritures ordonnées comme celle des Chinois, celle des Sumériens et en partie celle des Égyptiens, issues de la pictographie, et dont les éléments désignent des mots ou plus précisément des unités sémantiques du discours sous la forme de mots ou de combinaisons de mots. Comparée à la pictographie, la logographie représente non seulement le contenu, mais aussi l’ordre syntaxique et parfois l’aspect phonétique de l’énoncé. Le terme logogramme a en outre l’avantage d’indiquer que l’élément minimal écrit n’est pas une idée ou un concept sans support matériel (comme l’aurait posé le terme idéogramme), mais bien un mot, une unité du langage en tant que système matériel de marques différenciées. — (Julia Kristeva, Le Langage, cet inconnu, 1969)
    • Le logogramme est un signe morphémique auquel sont attachés à la fois des valeurs sémantiques et phonétiques. — (Michel Davoust, Un nouveau commentaire du Codex de Dresde : codex hiéroglyphique maya du XIVe siècle, 1997, ISBN 9782271055033, page 13)
    • Cependant, certains signes sont usités pour dégager l’ambiguïté et garantir une lecture correcte du logogramme. — (Nas E. Boutammina, Le Kaabaéen, prototype des systèmes d’écriture, Anthropologie de l’Islam, volume V, 2016)
    • Ainsi, en dépit du fait que le logogramme chinois est souvent peu informatif quant à sa prononciation, l’information phonologique contenue dans l’écriture est exploitée pour prononcer les caractères rares. — (Ronald Peereman, « La médiation phonologique dans la reconnaissance des mots écrits », dans La reconnaissance des mots dans les différentes modalités sensorielles, sous la direction de Régine Kolinsky, José Morais & Juan Segui, Presses Universitaires de France, 1991)
    • Il existe toutefois des logogrammes « muets », appelés déterminatifs ou classificateurs (ou encore déterminants sémantiques). Ce type de logogrammes, qui est attesté par exemple en égyptien ancien et en maya, ne sert qu'à donner des indications sémantiques, lexicales ou grammaticales, et n'est pas associé à une forme sonore. — (Nicolas Tournadre, Le prisme des langues : essai sur la diversité linguistique et les difficultés des langues, Paris : L'Asiathèque/Maison des langues du monde, 2014, chap. II, §. 4)
    • Le logogramme sumérien pouvant être polysémique, le corpus des signes permet donc d'écrire plusieurs milliers de mots. — (Jean-Jacques Glassner, La Tour de Babylone : Que reste-t-il de la Mésopotamie?, Paris : Le Seuil, 2016)
    • Cette langue possède plusieurs milliers de lettres — symboles, ou logogrammes, donnant chacun la signification d'un mot entier, car de véritables lettres, ou un alphabet, dans le sens que nous donnons à ce mot, n'existent pas dans la langue chinoise, pas plus qu'ils n'existaient dans celle de l’Égypte jusqu'à une période relativement récente. — (Helena Petrovna Blavatsky, La Doctrine secrète, synthèse de la science, de la religion et de la philosophie, traduction par D.-A. Courmes, Paris : Librairie de l'art indépendant, 1899 ; Paris : Publications théosophiques, 1907, p. 7)

Hyponymes modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Apparentés étymologiques modifier

Hyperonymes modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier