Français modifier

Étymologie modifier

(Vers 1837). Du latin scientifique Opisthocomidae, du nom du genre Opisthocomus, genre monospécifique représenté par l'hoazin huppé, un grand oiseau typique de la jungle amazonienne, et unique membre de l'ordre des opisthocomiformes et de la famille des opisthocomidés. Dérivé de opisthocomus (« hoazin »), avec le suffixe -idae (« apparentés à »), littéralement « apparentés à l'hoazin ». Opisthocomus, quant à lui, est dérivé du grec ancien ὀπισθόκομος qui signifie "qui a les cheveux longs sur la nuque".  Composé de ὄπισθεν, öpisthen (« derrière, en arrière ») et de κόμη, cómè (« chevelure »).

Nom commun modifier

opisthocomidés \ɔ.pis.to.kɔ.mi.de\ masculin pluriel

  1. (Ornithologie) Famille d'oiseaux néognathes arboricoles représentée par une seule espèce encore existante, l'hoazin huppé (Opisthocomus hoazin) de la forêt amazonienne, et par plusieurs types fossiles qui vivaient en Amérique du Sud, en Afrique et en Europe, caractérisés par une longue huppe érectile, par des hackles filiformes blancs sur la nuque, par des griffes alaires éphémères chez les jeunes, semblables à celles de l'archéoptéryx adulte, et par un système digestif de ruminant, cas unique chez les oiseaux.
    • L'odeur nauséabonde que l'on associe à la présence des hoazins et qui a valu à ces opisthocomidés certains de leurs noms vernaculaires, comme ceux de skunk bird (oiseau-moufette) et stinkbird (oiseau puant) en anglais, est bien fondée sur les faits. En effet, l'hoazin huppé est le seul oiseau connu possédant un système digestif organisé comme celui des mammifères ruminants. En premier lieu, cet oiseau possède un jabot surdimensionné faisant le tiers de sa masse corporelle et divisé en deux chambres, en plus d'un oesophage dont la partie inférieure est très agrandie et possède plusieurs compartiments. Ce jabot bilobé et cet oesophage multicompartimenté ont la particularité d'héberger une microflore bactérienne riche en espèces synthétisant des cellulases, ces enzymes qui ont la faculté d'accélérer la digestion de la cellulose que l'oiseau ingère en quantités extraordinaires, en vertu de sa diète herbivore unique chez les oiseaux, sous la forme de feuilles des plantes de marécages et de mangroves. Par l'intermédiaire d'autres enzymes bactériennes produites en plus des cellulases par la microflore hébergée dans le jabot et l'oesophage de l'hoazin, des acides gras volatils nauséabonds (e.g. acide propionique, acide butyrique, etc.) sont produits à partir des sucres simples libérés par la dégradation de la cellulose et des hémicelluloses, dont le mélange est réputé avoir une odeur intermédiaire entre celle du fumier, du beurre rance et de la bile, qui permet de détecter la présence d'hoazins avant même tout contact visuel. Les particularités de l'appareil digestif de ces opisthocomidés, fonctionnellement très proche de celui des mammifères ruminants, leur ont valu le surnom créole de "vaches volantes".
    • Il est extrêmement intéressant que les plus récentes études phylogéniques de la famille des opisthocomidés placent cette famille à un stade très ancien de l'évolution des oiseaux, qui ferait de ce groupe une ramification précoce dans l'arbre évolutif des oiseaux, datant en fait de 64 millions d'années, i.e. peu de temps après l'extinction massive des dinosaures non-aviens. Le fait que l'évolution des opisthocomidés se serait essentiellement stabilisée dès le début du Tertiaire confirmerait donc les hypothèses initiales basées en partie sur les caractéristiques purement morphologiques de ce groupe, et plus particulièrement la présence remarquable de griffes alaires chez les hoazins immatures, caractéristique dont la nature est plus probablement de l'ordre d'un atavisme qui, outre sa présence chez les archéoptérygidés, se retrouve chez les phorusrhacidés aujourd'hui éteints représentés par les oiseaux de terreur, et chez certains charadriiformes comme les jacanidés et le vanneau à éperons (Vanellus spinosus), bien qu'à un degré moindre dans ces derniers cas, puisque elle ne consiste que d'une sorte d'éperon acéré unique. Il faut également souligner que le caractère unique des opisthocomidés au sein de l'arbre phylogénique moderne des oiseaux a été confirmé et renforcé par le fait que les hypothèses plus anciennes qui faisaient des hoazins des parents plus ou moins proches tantôt des musophagiformes (i.e. les touracos) tantôt des cariamiformes (ce qui était en partie appuyé par la présence de puissantes griffes alaires des phorusrhacidés), voire même des cuculiformes (e.g. coucous et types apparentés), ont toutes été rejetées les unes après les autres.

Notes modifier

En biologie, le genre, premier mot du nom binominal et les autres noms scientifiques (en latin) prennent toujours une majuscule. Par exemple : Homme moderne : Homo sapiens, famille : Hominidae. Quand ils utilisent des noms en français, ainsi que dans d’autres langues, les naturalistes mettent fréquemment une majuscule aux noms de taxons supérieurs à l’espèce (par exemple : les Hominidés, ou les hominidés).
Un nom vernaculaire ne prend pas de majuscule, mais on peut en mettre une quand on veut signifier que l’on parle non pas d’individus, mais de l’espèce (au sens du couple genre-espèce), du genre seul, de la famille, de l’ordre, etc.

Dérivés modifier

Traductions modifier

Hyperonymes modifier

(simplifié)

Hyponymes modifier

Forme de nom commun modifier

Singulier Pluriel
opisthocomidé opisthocomidés
\ɔ.pis.to.kɔ.mi.de\

opisthocomidés \ɔ.pis.to.kɔ.mi.de\ masculin

  1. Pluriel de opisthocomidé.

Voir aussi modifier

Références modifier

  1. Opisthocomiformes (Oiseaux.net)