post-porn

Français

Étymologie

(XX^e siècle) Composé de post et de porn popularisé par Annie Sprinkle grâce à son spectacle Public Cervix Announcement, (Harmony Theater, 1990).

Nom commun

Singulier	Pluriel
post-porn	post-porns
\pɔst.pɔʁn\

post-porn \pɔst.pɔʁn\ masculin

1. (Féminisme) (LGBT) Mouvement qui vient des marges (trans LGBTQIA+ BDSM travailleureuses du sexe queer) et qui politise la sexualité et la sort de la sphère privée en déconstruisant et dénaturalisant la pornographie moderne. De plus contrairement au porno classique ou à l'alt-porn les créations post-porn n'ont pas comme vocation première de créer de l'excitation. La principale caractéristique du post-porn c'est utiliser le médium du porno dans un autre but qu'exciter. Celui-ci peut être : créer un malaise, choquer, questionner notre société et nos valeurs, dans un but politique, éducatif, de beauté visuelle, ...
   • Cette performance présente en effet de nombreuses caractéristiques constitutives du post-porn : abolition de la distinction entre public et privé, usage de l’ironie, rupture avec la dichotomie sujet/objet, effacement de la frontière entre la culture légitime (l’art) et les productions culturelles illégitimes (la pornographie), implication des spectateurs, exposition publique de pratiques traditionnellement inscrites dans la sphère privée, dénonciation de la médicalisation des corps, renversements, mise en question du lien entre sexe et sexualité, usage de prothèses (le spéculum dans ce cas). — (Borghi, R. (2013). Post-Porn. Rue Descartes, 79, 29-41. https://doi.org/10.3917/rdes.079.0029 → lire en ligne)
   • La sexualité du post-porn est fluide et l’expérimentation la pousse à donner une place centrale à l’anus. — (Mélodie Nelson Le post-porn, précurseur de la porno engagée 9 février 2018 → lire en ligne)
   • Selon le collectif Go fist fundation : « Le post-porn est le seul art qui représente les pratiques sexuelles telles qu’elles existent : avec des fluides, des odeurs, de la sueur, des bruits. C’est l’art qui se charge de montrer “notre” sexualité dépouillée de tout romantisme et qui nous rapproche de notre animalité. C’est une revendication de notre sexualité, c’est une expérimentation ouverte à toutes les personnes aux corps, tailles, orientations sexuelles, genre, dé-genre différents. — (Qu'est-ce que le post-porn ? gqmagazine.fr 10 décembre 2013 → lire en ligne)

Adjectif

	Singulier	Pluriel
Masculin et féminin	post-porn	post-porns
	\pɔst.pɔʁn\

post-porn \pɔst.pɔʁn\ masculin et féminin identiques

1. (Féminisme) (LGBT) Qui relève du post-porn.
   • La pornutopie post-porn, quant à elle, joue à la fois sur ce registre privatif et sur un registre créatif, que celui-ci relève de la resignification performative, de la recomposition des forces sexuelles et culturelles, de la prise en compte de la prolifération des identités de genres et des re-embodiements pour transformer la baise, les pratiques et les corps, sans oublier la filiation bêtement œdipienne : « Queer unite to off the œdipal residue of culture », hein ! Deleuze & Guat. — (Bourcier, S. (2013). Bildungs-post-porn : notes sur la provenance du post-porn, un des futurs du Féminisme de la désobéissance sexuelle. Rue Descartes, 79, 42-60. https://doi.org/10.3917/rdes.079.0042 → lire en ligne)
   • Vingt ans plus tard, c’est le film polémique Baise-moi de Virginie Despentes qui est reconnu par Bourcier comme le premier film post-porn français — (Mélodie Nelson Le post-porn, précurseur de la porno engagée 9 février 2018 → lire en ligne)
   • Bien qu’il soit difficile de déterminer avec exactitude la date de naissance de la production post-porn au sens strict du terme, on peut affirmer que The Public Cervix Announcement a définitivement marqué le passage d’une production porn mainstream à un porn doté d’un contenu politique et d’objectifs de transformation sociale. — (Borghi, R. (2013). Post-Porn. Rue Descartes, 79, 29-41. https://doi.org/10.3917/rdes.079.0029 → lire en ligne)

Prononciation

• Somain (France) : écouter « post-porn [Prononciation ?] »
• Grenoble (France) : écouter « post-porn [Prononciation ?] »