réponse de Normand

Étymologie

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(1798)[1] De la réputation qu’avaient les paysans de Normandie au XVIIe siècle à ne jamais répondre sans équivoque, pour éviter tout risque de se tromper ou ruser[1][2]. Selon l'historien Yves Lecouturier, cet a priori résulterait d'une ancienne loi normande donnant le droit à une personne ayant signé un marché de se rétracter dans les 24 heures[2].
L’expression est mentionnée dans le Dictionnaire de l’académie française de 1836 (6e édition, volume 1, page 396) ainsi que dans quelques romans de Mme de Sévigné du XVIIe siècle[2].
Il s'agit d'un dérivé de l'expression « réponse normande » attestée en 1684[1].
→ voir réponse et Normand.

Locution nominale

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Singulier Pluriel
réponse de Normand réponses de Normand
\ʁe.pɔ̃s də nɔʁ.mɑ̃\

réponse de Normand \ʁe.pɔ̃s də nɔʁ.mɑ̃\ féminin

  1. (Populaire) Absence de réponse définitive à une question ; réponse équivoque.
    • Naturellement, nous savons que la réponse fournie fut une réponse de Normand, étant connu qu’il fut décidé que l’État interviendrait dans une certaine mesure, laissant aux sociétés concessionnaires le soin d’intervenir pour le surplus. — (Jean-Paul Adam, Instauration de la politique des chemins de fer en France, Publication Université Rouen-Le Havre, 1972, page 27)
    • Il sort d’un vieux portefeuille une coupure de L’Unité reproduisant une lettre d’un lecteur écrivant qu’André Bergeron avait fait, à une question précise, une réponse de Normand. — (Michèle Cotta, Cahiers secrets de la Ve République: 1965-1977, Fayard, 2007)
    • Il faut avouer qu’une affirmation du type « il est fort probable qu’un poisson d’un an ait une taille comprise entre certaines limites » s’apparente aux "réponses de Normand". — (Éric Depiereux, De la variabilité aux risques d'erreur : Analyse critique des résultats expérimentaux et de la fiabilité d’une décision clinique, Presses universitaires de Namur, 2016, page 21)

Variantes orthographiques

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Vocabulaire apparenté par le sens

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Traductions

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Références

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  1. a b et c Alain ReyDictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires Le Robert, Paris, 1992 (6e édition, 2022)
  2. a b et c Manon Loubet, La question pas si bête : pourquoi dit-on "c'est une réponse de Normand" ?, 16 Décembre 2018 (lire en ligne).