tout chose
Étymologie
modifier- De chose dans le sens de embarrassé, issu de l’ancien français choser (« blâmer »), avec l’adverbe amplificateur tout.
Locution adjectivale
modifierSingulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | tout chose \tu ʃoz\ | |
Féminin | toute chose \tut ʃoz\ |
toutes chose \tut ʃoz\ |
tout chose \tu ʃoz\ (principalement utilisé comme attribut)
- (Familier) Qualifie un état d’inconfort ; mal à l’aise.
Mais, reprit Marguerite, c’est qu’il ne m’a rien dit non plus ! et j’ai bien vu qu’il avoit des secrets, car il est tout chose : lui, qui parle volontiers, n’a rien dit depuis qu’il est revenu.
— (Honoré de Balzac, Annette et le Criminel, 1824)Quelquefois, après plusieurs semaines de sagesse, parfois même plus d’un mois, – ça dépend des années et si je travaille ou si je fais rien, – je me sens tout chose, « des transports m’animent » comme on dit dans les tragédies, et je m’en occupe un peu auprès de mes amies : « Dis donc, est-ce qu’il n’y aurait pas moyen, une après-midi ?… »
— (Paul Léautaud, Le Petit Ami, 1903, réédition Le Livre de Poche, 1964, page 23)- Madame Petypon, retournant son mari face à elle.– Oh ! mais, regarde-moi donc !… Oh ! bien, tu en as une mine !
Petypon.– Ah ?… Tu trouves ?… Oui ! oui ! Je ne sais pas ce que j’ai, ce matin ; je me sens tout chose. — (Georges Feydeau, La Dame de chez Maxim, 1914, acte I, scène 2) — Aux communions, c’est là que c’est le plus beau, le Sacré-Cœur. On se sent tout chose.
— (René Fallet, Paris au mois d’août, Denoël, 1964, Le Livre de Poche, page 106)Pour l'attraper, elle devait se mettre sur la pointe des pieds, tendre les bras vers la haut, quand il la voyait faire il se sentait tout chose.
— (Pierre Lemaitre, Le Silence et la Colère, Calmann-Lévy, 2023)
Notes
modifier- L’expression s’emploie souvent avec le verbe être, mais on peut la retrouver utilisée avec d’autres verbes d’état (se sentir, etc.).