train-train
Étymologie
modifier- D'après Littré, la seule forme correcte est « trantran », un substantif formé à partir de l'ancien verbe trantraner, qui vient du hollandais tranten, trantelen, se promener çà et là.
- L'expression est devenue « train-train » par corruption et confusion avec le mot « train » (allure).
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
train-train | train-trains |
\tʁɛ̃.tʁɛ̃\ |
train-train \tʁɛ̃.tʁɛ̃\ masculin
- Variante orthographique de traintrain ; petite allure lente et routinière des choses dans une affaire, dans un ménage, dans une administration, etc.
Je me demandais si, après avoir fait les quatre cents coups, laissé sans doute des lambeaux de mon cœur aux buissons du chemin, je pourrais m’accommoder d'un petit train-train tout bourgeois.
— (Édouard Cadol, Les inutiles, comédie en quatre actes, acte III, scène 3, Paris : Librairie internationale, 1869, page 98)Mais les vieilles, qui avaient l’habitude, qui avaient veillé le cadavre d’un père ou d’un mari, celles-là bientôt distraites revenaient au train-train de leurs conversations familières, aux menus propos de leurs existences chétives de paysannes, comme si la chose était ordinaire.
— (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)Personne jamais ne l’écoute que lui-même et sa propre femme ne le voit que dans les grandes circonstances, comme au téléscope un météore, dans le train-train de chaque jour comme au microscope un asticot.
— (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, Le Livre de Poche, pages 371-372)Je trouvais même bizarre, quand les gens venaient de communier, de les voir si vite se replonger dans le train-train habituel ; je faisais comme eux, mais j’en étais gênée.
— (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 104)La mort de Mathilde ne changea pas grand-chose au train-train de Suarlée.
— (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 269)Car Montpellier, hors la session universitaire où la nuée virevoltante des étudiants envahissait et rendait vie et bruyance, rompant avec la somnolence habituelle de ma douce et égocentrique ville, restait figée dans un train-train « pépère ».
— (Michel Reynaud, Elles et eux et l'Algérie, Éditions Tirésias, 2004, page 11)Il lui faut se lancer dans l’évocation d’un projet audacieux, qui viendra prendre à contrepied tout ce qu’elle sait de son train-train de vie, justifiant enfin la qualité d’âme qu’elle lui prête.
— (Philippe Delerm, L’extase du selfie, Seuil, 2019, page 104)
Notes
modifier- Jusque dans la première moitié du XXe siècle, la variante tran-tran (écrite également trantran), qui a précédé, était réputée seule correcte.
- Le pluriel est rare.
Variantes orthographiques
modifier- traintrain (orthographe recommandée par les rectifications orthographiques de 1990, mais qui est déjà celle du Larousse du XXe siècle, plus de 50 ans auparavant)
Variantes
modifierPrononciation
modifier- \tʁɛ̃.tʁɛ̃\
- France (Île-de-France) : écouter « train-train [tʁɛ̃.tʁɛ̃] »
- Lyon (France) : écouter « train-train [Prononciation ?] »
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (train-train), mais l’article a pu être modifié depuis.