Français modifier

Étymologie modifier

(Verbe 1) (XIIIe siècle) Du latin appropriare.
(Verbe 2) De propre.

Verbe 1 modifier

approprier \a.pʁɔ.pʁi.je\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’approprier)

  1. Adapter, rendre propre à une destination.
    • C'est à l'idéologie, à cette ténébreuse métaphysique qui, en recherchant avec subtilité les causes premières , veut sur ses bases fonder la législation des peuples, au lieu d’approprier les lois à la connaissance du cœur humain et aux leçons de l'histoire, qu'il faut attribuer tous les malheurs qu'a éprouvés notre belle France. — (Procès du général Malet, dans Causes célèbres du XIXe siècle: rédigées par une société d'avocats et de publicistes, Paris : H. Langlois fils & Cie, 1827 & Paris : P. Pourrat frères et Bazouge-Pigoreau, 1834, volume 2, page 70)
    • Personne ne peut leur faire concurrence, car ils donnent l’éducation, non à la masse et d’une façon générale comme nos professeurs de lycées, mais à chacun individuellement, appropriant l’éducation à l’élève. — (Hippolyte Taine, Carnets de voyage : Notes sur la province, 1863-1865, Hachette, 1897)
    • Chaque nom a sa destinée… Les parents, lorsqu’ils baptisent un garçon, sentent inconsciemment par qui celui-ci sera plus tard aimé. Ils approprient en conséquence son nom aux lèvres de femme qui le prononceront. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 370)
  2. (Philosophie) Demeurer ensemble, destinés à être ensemble, ajointé
    • Le ciel et la terre, les divins et les mortels sont appropriés ou s'approprient réciproquement dans la mesure où aucun d'entre eux ne va sans les autres, dans la mesure où, pour parler de manière grecque, chacun reçoit son « être » de celui des autres auxquels il est ainsi (confié) — (Didier Franck, Heidegger et le Christianisme : L'explication silencieuse, Paris, PUF, coll. « Epiméthée », 2004, page 75)
  3. (Pronominal) Faire de quelque chose sa propriété, même de façon illégitime.
    • Il demeure un enfant gâté, toujours prêt à opérer un quelconque Anschluss pour s'approprier les jouets qu'il convoite. — (Frédéric Dard, San-Antonio : Mesdames, vous aimez ça !, Fleuve Noir, 1994)
    • C’est pourquoi les hommes ont toujours tenté de s’approprier ce pouvoir féminin [d’enfanter] par une union attitrée avec une ou plusieurs femmes. — (Sylviane Agacinski, Le progressisme ne peut pas tout justifier, entretien dans Le Point n° 2380, 12 avril 2018, page 127)
  4. Se rendre propre une pensée, par la manière de l’exprimer, de la placer ou de la faire valoir.

Dérivés modifier

Traductions modifier

Verbe 2 modifier

approprier \a.pʁɔ.pʁi.je\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Suisse)(Belgique) Nettoyer, rendre propre.
    • Il dit à sa femme d’approprier leur chambre, qu’est par en bas ; il fait du feu dans la cheminée, allume deux chandelles, place deux chaises d’un côté de l’âtre, et met de l’autre côté un escabeau. — (Honoré de Balzac, Un Drame au Bord de la Mer, 1835)
    • Notre vieille portière montait à une heure fixe pour approprier sa chambre. — (Honoré de Balzac, Scènes de le vie parisienne)
    • – La pauvre madame, disait la femme de Montolivet, on a beau lui recommander de faire attention, c’est comme si on chantait la messe. Elle ne sent plus passer ni le petit ni le gros.
      – Alors, ne lui dites rien, dis-je.
      – On voit bien que ce n’est pas vous qui « l’appropriez », dit-elle.
      — (Jean Giono, Mort d’un personnage, 1949)
    • La nonne ne soignait jamais. « J’approprie, disait-elle. Ce sont mes clients, j’en suis responsable. Le jour de la résurrection ils seront propres. » — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 197)

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier