bruire
Étymologie
modifier- Du latin populaire *brugere, croisement de rūgīre et *bragere. Le participe présent traditionnel bruyant (devenu adjectif) est concurrencé par bruissant, forme analogique des verbes en -ir du 2e groupe (d'où bruissement) quoiqu'il y ait là confusion entre ce verbe du 3e groupe en -ire et les verbes du 2e groupe en -ir.
Verbe
modifierbruire \bʁɥiʁ\ intransitif 3e groupe (voir la conjugaison)
- (Vieilli) Rendre un son confus.
Seulement le feu bruissait, comme pour faire comprendre la profondeur du silence.
— (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, ch. V, Paris, 1832 ; p. 125)Que voulez-vous, Monsieur ? demanda-t-elle au jeune homme d’une voix qui bruit à ses oreilles comme une musique délicieuse.
— (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, vol. I, ch. V ; Calmann Lévy éditeurs, Paris, 1886, page 53)Il écoutait la mer bruire, les vaisseaux craquer lentement, le vent passer sous les étoiles.
— (Pierre Louÿs, Aphrodite, Livre I, chapitre iii, Mercure de France, Paris, 1896)Maintenant, c’est le glissement du vol plané, avec les haubans qui bruissent d’un sifflet plus ou moins aigu, selon la vitesse.
— (Jean Ajalbert, La Passion de Roland Garros, Éditions de France, 1926, vol. 1, page 145)Un rideau de velours grenat s’abaissait lentement, cependant que s’atténuait la lumière et que bruissaient les derniers chuchotements.
— (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 82)À l’heure où la forêt bruit de mille ondes.
— (Hélène Ferrarini, Nocturna Bestia, Libération, no 10024, 6 août 2013, p. 28)Au début de cette même année, un énorme charivari avait accueilli la pièce d'un tout jeune auteur. Paris en bruissait encore et il n’était pas de jour sans qu'on en dît pis que pendre ou la portât aux nues : Hernani, d'un certain Hugo.
— (Patrick Tudoret, Juliette, Éditions Tallandier, 2020)
- (Sens figuré) Scintiller, briller.
J’ai regardé vers le lieu le plus noir et j’ai vu et entendu des bijoux. Leurs éclats multiples bruissaient de pierres précieuses, d’or et d’argent. Une reptation serpentine les animait, ils n’appelaient pas les cous, les poignets et les doigts qu’ils auraient dû orner, ils se suffisaient à eux-mêmes et proclamaient l’absolu de leur luxe.
— (Amélie Nothomb, Pétronille, Éditions Albin Michel, Paris, 2014, p. 10)
Variantes
modifierDérivés
modifierTraductions
modifier- Breton : sourral (br), trouzal (br), trouzañ (br), trouzial (br)
- Danois : suse (da), bruse (da)
- Espéranto : brui (eo)
- Finnois : humahtaa (fi)
- Italien : stormire (it), frusciare (it), mormorare (it), rumoreggiare (it), brusire (it), sussurrare (it)
- Polonais : szumieć (pl)
- Russe : шуметь (ru) šumeť
- Tchèque : šumět (cs)
Prononciation
modifier- (Région à préciser) : écouter « bruire [bʁy.iʁ] »
- France (Massy) : écouter « bruire [bʁɥiʁ] »
- France (Paris) : écouter « bruire [bʁɥiʁ] »
- France (Toulouse) : écouter « bruire [bʁɥiʁ] »
- France (Lyon) : écouter « bruire [Prononciation ?] »
- Vosges (France) : écouter « bruire [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « bruire [Prononciation ?] »
Homophones
modifierAnagrammes
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Références
modifier- « bruire », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (bruire), mais l’article a pu être modifié depuis.